Quel est votre parcours professionnel ?
D’abord enseignant en Droit public à l’Université de Strasbourg, j’ai intégré le corps préfectoral en 1989. J’y ai fait une large partie de ma carrière en occupant de nombreux postes de sous-préfet, puis de préfet, exerçant également des fonctions en administration centrale. J’ai servi fréquemment en Outre-mer : à La Réunion ; à Mayotte comme préfet ; en Nouvelle-Calédonie comme haut-commissaire. J’ai également occupé le poste de directeur général au ministère des Outre-mer. C’est à travers ce prisme ultramarin que j’ai été amené à aborder, puis approfondir, les questions maritimes.
En 2016, j’ai été nommé Secrétaire général de la mer, poste de coordination des politiques maritimes placé directement sous l’autorité du Premier ministre, fonction que j’ai occupée pendant trois ans. Enfin, en février 2019, j’ai été nommé conseiller maître en service extraordinaire à la Cour des comptes, jusqu’en février 2024.
Quel est votre métier aujourd’hui ?
Je suis aujourd’hui à la retraite mais je continue à suivre l’actualité maritime et j’ai conservé des activités en lien avec ce secteur : administrateur de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) ; participation à un groupe de travail rattaché au Centre d’études stratégiques de la Marine (CESM). S’agissant précisément des fonds marins, après mon départ du SG Mer, j’ai codirigé une étude sur ce sujet, publiée en 2022 par la Fondation de la Mer.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à la géopolitique des fonds marins ?
C’est d’abord par mes affectations ultramarines, et notamment ma fonction de directeur général de l’Outre-mer, que j’ai été amené à m’intéresser aux fonds marins, les potentialités de la France en ce domaine étant largement dues à ses territoires d’outre-mer et à leur place déterminante dans la définition de notre Zone Économique Exclusive.
Nommé Secrétaire général de la mer, j’ai continué à m’investir sur ce sujet stratégique, par la richesse et les perspectives qu’offrent les fonds marins en de nombreux domaines, par les enjeux qui leur sont liés : équilibre difficile entre la recherche scientifique, la protection de l’environnement marin et le développement économique ; contexte géopolitique fait de fortes rivalités et compétitions entre les États, rendant nécessaire, au plan national comme aux plans européen et international, des stratégies partagées et un cadre juridique suffisamment construit et contraignant.
Pouvez-vous nous raconter une anecdote en lien avec l’une de vos expériences / missions ?
Mon approche la plus concrète « sous la mer » fut une plongée pendant deux jours dans un sous-marin de la Marine nationale, lorsque j’étais Secrétaire général de la mer. Je n’ai pas été au-delà des 300 mètres de fond, mais cette expérience passionnante m’a donné envie d’aller beaucoup plus bas, et à bord de ces extraordinaires navires de recherche qui permettent de voir l’environnement extérieur.