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Cécile DUCATEL

Cécile DUCATEL – Ingénieure en acoustique

Ingénieur en acoustique sous-marine à la Direction de la Flotte Océanographique française à l’Ifremer Analyse des risques sonores, détection par écoute passive des mammifères marins

Quel est votre métier aujourd’hui ?

Je suis ingénieur en acoustique sous-marine à la Direction de la Flotte Océanographique française à l’Ifremer.

J’analyse les risques sonores des campagnes océanographiques dites « à risques » sur les mammifères marins. L’objectif est de permettre aux chercheurs de réaliser leurs travaux de recherches scientifiques en mer tout en respectant les exigences environnementales réglementaires des territoires concernés et le protocole Ifremer le cas échéant. Après avoir pris connaissance de la réglementation dans la zone d’étude et de la distribution spatiale des animaux, nous modélisons les sources sonores qui seront utilisées en mer afin de calculer les rayons d’impact potentiel. En fonction des résultats, des mesures de réduction d’impacts sont mises en place à bord.

Avec mes collègues, je contribue à l’élaboration de ces protocoles en réalisant une veille technicoscientifique mais également en assurant le maintien en condition opérationnelle d’un système de détection par acoustique passive qui permet de détecter, localiser et identifier les mammifères marins.

J’ai donc été amenée à participer à de nombreuses campagnes scientifiques et d’essais technologiques à travers le globe. J’ai également intégré des groupes de travail à l’échelle nationale et européenne concernant la thématique bruit en mer, impact et réglementation. J’ai eu la chance de participer à l’ONU à un Processus de Consultation Informel sur cette même thématique.

« Rien n’est impossible, croyez-en vous, osez, et si vous vous trompez, ce n’est pas grave ; l’erreur fait partie de l’apprentissage. Réalisez un maximum de stages, cela aide beaucoup à orienter son parcours universitaire et professionnel. »

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser au son sous la mer ? C’est surtout mon stage au Québec qui m’a vraiment mis l’eau à la bouche. J’ai trouvé cela fascinant qu’à partir d’un signal émis, il soit possible de connaître le type de biomasse que l’on a et en quelle quantité. La richesse des signaux enregistrés par les bélugas m’a aussi passionnée. Associer un type de son à une activité, je trouvais cela incroyable ! Les personnes que j’ai rencontrées là-bas et surtout mes 2 encadrants de stage m’ont transmis leur passion !

Racontez-nous une anecdote en lien avec l’un des sons que vous avez étudié.

Un jour, au milieu du canal du Mozambique, le système PAM détectait une multitude de signaux, ça foisonnait dans tous les sens ; jamais je n’avais entendu un tel brouhaha. Je regarde par-dessus bord ; et là, je vois que nous sommes au milieu d’un évènement incroyable. Des oiseaux plongent chasser les sardines, des thons et des dauphins par centaines sautent dans tous les sens à l’attaque de leurs proies. J’avais en face de mes yeux les images filmées par Jacques PERRIN dans son film Ωcéans, c’était incroyable de voir et d’entendre cette scène en même temps !

« L’Océan est encore une immense inconnue, il est primordial de continuer la recherche scientifique marine pour accroître nos connaissances sur cette énorme machine. Ainsi, nous pourrons mieux le préserver mais aussi trouver des solutions, des réponses aux grands défis à venir…