Carnet de bord
Après l’obtention d’un diplôme d’études approfondies – DEA en Génétique Moléculaire et Cellulaire, Valérie BARBE décroche en 1997 un poste d’ingénieure au Genoscope – Centre National de Séquençage pour l’étude de la biodiversité – un département rattaché au Commissariat à l’Énergie Atomique – CEA.
En 2007, Valérie soutient sa thèse de doctorat en biologie cellulaire et moléculaire intitulée « De la séquence à l’analyse de génomes procaryotes : application à l’étude de trois génomes du genre Acinetobacter sp. » sous la direction de Jean WEISSENBACH.
Directrice de différents laboratoires au sein du Genoscope et cheffe de projets, elle contribue entre autres au décryptage du Chromosome 14 du génome humain, à celui de plusieurs centaines de bactéries, de champignons, de plantes comme celui du blé.
Valérie assure également des missions à bord de la goélette Tara de la Fondation Tara Océan dans le cadre du séquençage des échantillons. Le Genoscope joue en effet un rôle essentiel dans les expéditions de la Fondation Tara Océan :
- en participant au protocole de préservation des échantillons ;
- en approvisionnant en matériel le navire pour réaliser l’échantillonnage ;
- en apportant son expertise en bio-informatique ;
- en générant l’ensemble du séquençage des échantillons.
En 2016, Valérie embarque sur Tara comme scientifique de l’expédition Tara Pacific (2016- 2018). La goélette rejoint l’océan Pacifique où se concentre plus de 40 % des récifs coralliens de la planète.
Pendant 2 ans, Tara parcourt près de 100 000 km, analysant et comparant les récifs coralliens de 40 archipels, ciblant une dizaine de sites pour des études approfondies. Objectif : établir un bilan de santé des récifs et mieux appréhender leurs capacités d’adaptation aux changements climatiques.
Plongeuse aguerrie, Valérie participe au prélèvement des échantillons de coraux pendant 2 étapes de 6 semaines. À bord, elle assure leur traitement et les expédie ensuite au Genoscope. Ils y sont conditionnés et redistribués dans tous les laboratoires impliqués. Sur place le travail de séquençage peut débuter.
Les objectifs du séquençage de l’ADN de tous les échantillons prélevés sont multiples :
- comprendre la biodiversité des récifs et les interactions entre les différentes espèces coraux – algues – poissons ;
- étudier la part microbienne des organismes à l’origine des équilibres des écosystèmes marins ;
- appréhender les mécanismes de résistance et d’adaptation des récifs, face à l’acidification de l’Océan, au changement climatique, aux conséquences des activités humaines… en corrélant l’analyse ADN avec l’imagerie et l’analyse chimique des coraux et les paramètres physiques et chimiques de l’Océan (température, acidité, oxygène, métaux…).
Autour de l’île d’Upolu (île principale des Samoa) Valérie et ses collègues de bord font un triste constat : 80% des coraux ont blanchi.