Titanic

III. Les commissions d'enquête

Rapidement, deux commissions d’enquête sont ordonnées, l’une anglaise, l’autre américaine, afin de déterminer les causes du naufrage :

La 1re est diligentée par le Gouvernement britannique. Elle est présidée par John Charles BIGHAM « Lord Mersey » assisté d’experts spécialisés dans la construction et l’architecture navale. Les auditions s’ouvrent à Westminster le 2 mai et s’achèvent le 6 juin 1912.

Commission d'enquête américaine © Library of Congress

La 2e est mise en place à l’initiative du Sénateur Républicain du Michigan William Alden SMITH, un proche du commandant SMITH avec qui il avait navigué en 1906.

La commission, composée de 3 sénateurs Républicains et 3 sénateurs Démocrates débutent ses auditions le 19 avril 1912 à l’Hôtel Waldorf-Astoria de New York. Le premier témoin auditionné est Joseph Bruce ISMAY, Président de la White Star Line.

Durant les 18 jours d’auditions, 86 témoins sont entendus. La transcription de l’enquête représente plus de mille pages.

À l’issue de ces deux enquêtes, les commissions rédigent, entre autres, un certain nombre de recommandation pour pallier les nombreuses erreurs ou négligences qui ont mené au naufrage du Titanic :

Concernant la navigation :

  • En cas d’avis de glaces, le navire doit progresser la nuit à une vitesse modérée ou changer de cap de façon à s’éloigner de la zone dangereuse.
  • Les personnels affectés aux postes de vigie doivent effectuer des tests de vision.
  • Un navire qui ne secourt pas un navire en détresse, alors qu’il en a la possibilité, commet un délit.

Concernant la structure du navire :

  • Les cloisons et compartiments étanches doivent être conçus de manière à ne pas mettre en péril la flottabilité du navire.
  • Le doublage de la coque doit être étendu du fond jusqu’au-dessus de la ligne de flottaison.

Concernant les procédures d’évacuation :

  • Les navires doivent être équipés d’un nombre suffisant de canots de sauvetage ; passagers et équipage doivent en être largement informés.
  • Des exercices de sauvetage doivent être effectués régulièrement.
  • Dans chaque cabine un plan indiquant au passager le chemin le plus court entre sa cabine et le canot de sauvetage attribué doit être affiché.

Concernant la communication :

  • Tous les navires doivent être équipés de la Télégraphie Sans Fil.
  • Un nombre suffisant d’opérateurs doit être formé afin de garantir un service continu la nuit et le jour, pour assurer la réception immédiate de tous messages de détresse, d’avertissements…

Toutes ces recommandations serviront de base à l’écriture de la première convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer également appelé convention SOLAS (Safety Of Life At Sea).

Adoptée en 1914, la convention SOLAS stipule les normes minimales de construction, d’équipement et d’exploitation des navires, compatibles avec leur sécurité.

Mise à jour régulièrement, elle est considérée comme le plus important de tous les traités internationaux concernant la sécurité des navires de commerce et est intégrée à la Convention des Nations Unies de 1982 sur le droit de la mer.

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