Les objets du Titanic : restauration et conservation

I. b. Intervention du laboratoire EDF Recherche & Développement Valectra

Les archéologues sont ensuite confrontés à 2 problèmes principaux :Objet du Titanic et pince du sous-marin russe Mir © PP Shirshov Institute of Oceanology

  • Des concrétions (ou gangue) très dures – composées de produits de corrosion associés à des éléments de l’environnement tels que des coquillages et des minéraux (sable…) – recouvrent certains objets.

Il est difficile de les enlever sans abîmer les objets.

  • Le séjour prolongé dans l’eau modifie la structure des matériaux.

À la surface, ces objets deviennent très fragiles au contact de l’humidité de l’air et de l’oxygène.

Des reprises de corrosion se produisent sur les objets métalliques (fer, cuivre…). Ainsi, un objet en fer ou en cuivre remonté des profondeurs peut s’effriter rapidement au contact de l’air.

En 1982, le professeur Claude VOLFOVSKY (Université de Paris I), le Groupe de Recherche en Archéologie Navale et les ingénieurs Jacques MONTLUÇON et Noël LACOUDRE du laboratoire EDF Recherche & Développement Valectra travaillent conjointement sur le traitement d’objets archéologiques auparavant immergés.

Les procédés basés sur l’électricité et les techniques électrochimiques font leur preuves et gagnent la confiance des archéologues sous-marins.

Le 22 septembre 1987, le laboratoire EDF Recherche & Développement Valectra, basé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), réceptionne les 1 892 objets remontés de l’épave du Titanic.

Pendant 18 mois, une équipe de 6 personnes va s’employer à restaurer ces objets de toutes tailles et de toutes natures (métal, porcelaine, ivoire, cuir, verre, papier, textile…) afin qu’ils puissent être exposés à l’air libre devant le grand public.


Dans cette aventure, l’équipe de Saint-Denis qui rassemblait de véritables guérisseurs d’objets allait trouver une occasion exceptionnelle de mesurer pleinement les possibilités des techniques électrochimiques, d’en tester l’efficacité mais aussi d’en cerner les limites.

Jacques MONTLUÇON et Noël LACOUDRE in Les objets du Titanic : la mémoire des abîmes.