Les objets du Titanic : restauration et conservation

I. a. Des objets bien conservés mais fragiles

La proue (partie avant) de l'épave du Titanic © RMS Titanic, Inc.

La proue (partie avant) de l’épave du Titanic © RMS Titanic, Inc.

Le 15 avril 1912, à 2h20 le Titanic, sombre dans l’Atlantique Nord à 3 800 mètres de profondeur.

Peu de temps après le naufrage, des projets pour localiser ou renflouer le Titanic sont envisagés mais les technologies permettant de descendre à de telles profondeurs ne sont mises au point qu’au début des années 1980.

Le 1er septembre 1985, une expédition franco-américaine dirigée par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et le Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI) localise l’épave.

En 1987, Titanic Ventures, qui deviendra quelques années plus tard RMS Titanic, Inc. est désigné comme régisseur exclusif de l’épave du Titanic.

Une 1re campagne est menée avec l’Ifremer et son sous-marin scientifique d’observation et d’intervention, le Nautile. 1 892 objets sont remontés à la surface.

Après 75 années passées sous l’eau, ces objets, qui semblent remarquablement bien conservés, restent malgré tout extrêmement fragiles.

Au-dela de 1 000 mètres de profondeur, les phénomènes de corrosion sont ralentis en raison de la rareté de l’oxygène, de l’obscurité quasi-totale et d’une température basse.

Par ailleurs, les animaux et les végétaux sont rares à ces profondeurs.

Une conservation préventive depuis leur remontée à la surface jusqu’à leur traitement en laboratoire est mise en place : ces objets ne doivent absolument pas sécher à l’air libre sous peine de se fissurer ou de s’effriter (c’est le cas par exemple du métal).

Sur les 8 expéditions archéologiques menées sur l’épave du Titanic, 5 ont été réalisées avec le sous-marin français Nautile © 1998 RMS Titanic, Inc. / Matthew Tulloch

Sur les 8 expéditions archéologiques menées sur l’épave du Titanic, 5 ont été réalisées avec le sous-marin français Nautile © 1998 RMS Titanic, Inc. / Matthew Tulloch

Les objets métalliques sont donc conservés dans des bacs d’eau douce (renouvelée régulièrement) afin d’éviter tout contact avec l’air.

Ils sont maintenus par de la mousse absorbante, couramment utilisée chez les fleuristes.

Les bacs sont ensuite placés dans une chambre froide afin d’éviter le développement de microorganismes.

Il faut noter que certains métaux, comme le plomb ou l’étain, se détériorent peu au contact de l’air.

Un stockage au sec ou dans un récipient hermétique est suffisant.

L’argent ou l’or, de leurs côtés, ne nécessitent pas de conditions de stockage particulières.


Entre 1987 et 2004, 5 500 objets ont été prélevés dans le champ de débris : du modeste bibelot à l’énorme morceau de coque de 20 tonnes…