Dans « L’Odyssée » d’Homère, Ulysse doit regagner son royaume : l’île d’Ithaque (Grèce), il doit pour cela traverser le détroit de Messine. Il a le choix entre deux routes maritimes, mais sur les conseils de Circé, la magicienne, il évite la première car son vaisseau risquerait de se fracasser sur des récifs.
Circé lui recommande de passer par la deuxième voie bien qu’elle soit également pleine de dangers : cette route passe, en effet, entre deux rochers gardés par deux monstres : Charybde et Scylla.
Charybde, fille de Poséidon, est un puissant tourbillon qui, trois fois par jour, engloutit les bateaux tandis que Scylla, nymphe* changée en monstre marin, ressemble à un poulpe aux proportions étonnantes. Elle est décrite comme une « terrible aboyeuse » avec la voix d’une petite chienne et possède douze pieds réduits à des moignons, six très long cous dotés chacun d’une tête effroyable dont la gueule est garnie d’une triple rangée de dents.
Devant ce dilemme, Ulysse préfère sacrifier six matelots à la voracité de Scylla plutôt que de se faire engloutir par Charybde.
Ainsi, aujourd’hui encore, l’expression « aller de Charybde en Scylla » continue d’évoquer un danger auquel on a échappé pour en rencontrer un autre plus grave encore.
Il existe bel et bien des tourbillons dans le détroit de Messine, près de la côte sicilienne, mais ils sont sans danger pour la navigation. Et en face se trouve un village italien nommé…Scilla !