Marie JERWAN – 2e classe

Marie Jerwan © AFT/Alice Martin

© AFT/Alice Martin

Marie JERWAN
2e classe

 

Américaine 23 ans  Embarquement à Cherbourg 2e classe Rescapée

 

Marie JERWAN (de son nom de jeune fille THUILLARD) est née le 28 mai 1888 au Mont-de-Couvet (canton de Neuchâtel) en Suisse.

Elle émigre aux Etats-Unis en 1909, où elle rencontre son futur époux Armin S. JERWAN, correcteur dans une maison d’édition de New York.

 

En 1912, elle rend visite à des proches en Suisse. Pour son voyage de retour, elle a prévu d’embarquer sur l’Olympic, frère jumeau du Titanic, mais elle change d’avis en apprenant que ce paquebot a subi des avaries à l’une de ses hélices et a été envoyé en réparation aux chantiers Harland and Wolff.

Il était à peu près 6 heures du soir, mercredi 10 avril, lorsque le petit remorqueur nous conduisit à bord. Je n’oublierais jamais sa majestueuse entrée dans la rade de Cherbourg ; chacun éprouva une certaine sensation ; notre petit remorqueur semblait un rien auprès de ce superbe navire. La mer était calme et belle, tout semblait nous sourire et nous souhaiter « Bon voyage ».
– Le courrier du Val de Travers du 15 février 1913.

 

À bord du Titanic, Marie JERWAN partage sa cabine sur le pont D avec Ada A. BALL, une veuve de Bristol (Grande-Bretagne).

Elle sympathise avec 2 français, Noël MALACHARD et René LÉVY, qui sont installés dans la cabine située en face de la sienne.

La salle à manger était très vaste et bien garnie. Comme voisin de table, j’avais un français, Mr Malachard, qui venait à New-York pour affaires. Mr Malachard avait sa cabine vis-à-vis de la nôtre et l’occupait avec deux autres messieurs, dont un ingénieur français. Nous avions souvent avec eux un moment de conversation en français, après les repas ou au salon, tandis qu’avec Mrs Balls et (son frère) Mr Bateman nous causions anglais.
– Le courrier du Val de Travers du 15 février 1913.

 

Lors du naufrage, Noël MALACHARD et René LÉVY aident Marie JERWAN à monter sur le pont des embarcations et la place dans le canot de sauvetage n°11.

Les officiers criaient : « Femmes, enfants, dans les canots, les hommes en arrière. » Mr Malachard vint lui-même me mettre dans le bateau puis se retira. À l’heure qu’il est je me demande encore comment je m’en serais tirée sans son secours, car vraiment je n’étais pas moi-même et c’était le moment de prendre une décision, car c’était l’avant-dernier bateau qui se remplissait.
– Le courrier du Val de Travers du 20 février 1913.

 

Noël MALACHARD et René LÉVY périssent dans le naufrage.

À son arrivée à New York, elle tente, sans succès d’obtenir une indemnisation auprès de la White Star Line pour la perte de ses biens, estimés à 3 364,75 dollars.

Marie JERWAN s’éteint le 14 septembre 1974 à New York.

 

 

À Cherbourg, Marie JERWAN a embarqué à bord du transbordeur Nomadic. Ce petit bateau transportait les passagers de 1re et 2e classe des quais de la Gare Maritime jusqu’au paquebot Titanic resté en rade.

 

 

 

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