Gare Maritime Transatlantique de Cherbourg

III. Destructions et reconstructions (1940-1952) │ A. Juin 40-juin 44

A. Juin 40 – juin 44

En juin 1940, alors que 9 mois se sont écoulés depuis l’entrée en guerre de la France et de la Grande-Bretagne contre l’Allemagne, des avions allemands survolent le port de Cherbourg. Dans la nouvelle Gare Maritime Transatlantique de Cherbourg, les militaires succèdent aux passagers. 30 000 soldats britanniques sont rapatriés vers Portsmouth. Certains militaires français quittent leur patrie pour rejoindre l’Angleterre.

Le 18 juin 1940, alors que le général De Gaulle lance un appel à la Résistance en direction des Français sur la radio anglaise BBC, les tous derniers contingents anglais quittent Cherbourg. Dès le lendemain, l’armée allemande débute l’occupation du port. Elle durera 4 années, jusqu’en juin 1944.

La Gare Maritime Transatlantique en ruine

Au soir du 6 juin 1944 et suite au débarquement, la ville de Cherbourg est isolée, sans téléphone, sans communication avec Saint-Lô, détruite par les Alliés. Selon les plans alliés, Cherbourg doit être libérée 8 jours après le Débarquement ; il en faudra finalement 20. A partir du 12 juin, le plan de destruction des installations portuaires de Cherbourg est mis à exécution par les Allemands :

  • 95 % des quais sont détruits, notamment le Quai de France et le Quai de Normandie qui bordent la darse transatlantique en eaux profondes,
  • Les passes et les entrées des bassins sont bloquées par les bateaux sabordés et minés,
  • La Gare Maritime Transatlantique est partiellement détruite. Son campanile, culminant à près de 75 mètres au-dessus du niveau de la mer, explose le 23 juin,
  • La totalité de la rade est minutieusement minée,
  • L’Avant-port de commerce et le bassin à flot souffrent de dommages moindres mais le pont tournant est inutilisable.

 

Le 26 juin 1944, Cherbourg est libéré. Espérant prendre le port sans trop de destructions, les Américains se trouvent au contraire devant des ruines.

Le commander Walsh (officier des garde-côtes américaines) a pour mission d’évaluer les dégâts du port. Effaré par l’étendue des dégâts, il en fait le rapport par radio à 17h. Des wagons encore chargés de mines dans le Hall des Trains montrent que le dynamitage n’était pas encore achevé. Les structures portuaires sont réquisitionnées pour les besoins de la guerre et la future reconstruction des États européens. Le 6 juillet 1944, les travaux de la Gare Maritime Transatlantique sont confiés au 333e régiment de Service spécial du Génie américain.

Le déblaiement est indispensable

Avant toute démarche de reconstruction, il est indispensable de passer par une phase de déblaiement. Les passerelles dynamitées sont évacuées. Les monceaux de béton armé ont été éliminés à l’aide d’explosifs afin de les rendre déplaçables. La darse transatlantique est débarrassée des navires coulés. Au total, 30 000 m3  d’enrochement de remblai sont dragués et 13 000 m3 de béton sont démolis.

 

La Gare Maritime Transatlantique joue un rôle important dans le transport de troupes et l’évacuation des blessés. Ainsi, près de 107 000 soldats sont débarqués à Cherbourg tandis que 208 000 hommes sont évacués. Parmi eux, 116 500 blessés arrivent directement via les trains hôpitaux à la gare maritime. Ils sont ensuite transportés dans les navires hôpitaux capables d’accoster dès septembre 1944 au quai de France.

Même si les travaux du Quai de France sont des aménagements en bois qui ne pourront être pérennisés, le port transatlantique est à nouveau utilisable fin novembre 1944. Le 14 octobre 1945, les autorités civiles françaises sont autorisées par les troupes américaines à reprendre la gestion du port.