L’eau douce ne représente que 2,5 % du volume total d’eau sur la planète. Le tableau ci-dessous montre la répartition de l’eau douce et salée sur la planète.
Répartition de l’eau douce et salée sur la planète |
km3 |
% |
Eau douce |
35 000 000 km3 |
2,5 % |
Dont Glaciers et couverture neigeuse permanente |
24 000 000 km3 |
68,9 % |
Eau souterraine |
8 000 000 km3 |
30,8 % |
Lacs et réservoirs |
105 000 km3 |
0,3 % |
Eau salée |
1 365 000 000 km3 |
97,5% |
Volume total d’eau |
1 400 000 000 km3 |
100 % |
Source : DIOP Salif, REKACEWICZ Philippe. Atlas mondial de l’eau : une pénurie annoncée. Paris : ?d. Autrement, 2003, 63 p.
L’eau douce est très inégalement distribuée. Certaines régions bénéficient d’excédents considérables, c’est le cas par exemple du Canada, du Chili, de la Nouvelle-Zélande ou de la Norvège où les disponibilités en eau dépassent les 50 000 m3 par personne et par an. D’autres, au contraire, souffrent de pénuries chaque année plus graves, c’est le cas des pays du Maghreb, du Golfe ou de l’Asie Centrale où les disponibilités en eau sont inférieures à 1 000 m3 par personne et par an. Ces régions vulnérables, souvent situées dans les pays en voie de développement, sont d’autant plus exposées que la croissance rapide de la population créée, sur les ressources en eau, une pression supplémentaire.
La carte ci-dessous montre qu’entre 1950 et 2025, le nombre de pays ayant une disponibilité en eau très basse, basse ou catastrophiquement basse (Afrique occidentale, Moyen-Orient…) augmentera fortement.
Source : Collectif (1999, février) « Eau douce: à quel prix ? » dans Le courrier de l’Unesco sur le site Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).
Dans les pays industrialisés, chaque personne consomme environ 320 litres d’eau par jour (données 2001). Ainsi, un consommateur français utilise en moyenne de 100 à 150 litres d’eau par jour. Le tableau suivant montre la répartition des usages domestiques en France.
USAGES DOMESTIQUES |
% |
Bains, douches |
39 % |
Sanitaires |
20 % |
Lave-linge |
12 % |
Vaisselle |
10 % |
Alimentation |
6 % |
Jardin |
6 % |
Usages domestiques divers |
6 % |
Boisson |
1 % |
Total |
100 % |
Source : BALLIF Jean Louis Pascal. L’eau, ressource vitale. Paris : Johanet, 2001, 136 p.
Dans les pays en voie de développement, chaque personne utilise en moyenne 70 litres d’eau par jour.
On dit qu’une région souffre de stress hydrique lorsque ses ressources annuelles en eau sont inférieures à 1700 m3 par an et par personne. On parle de pénurie d’eau lorsque la quantité d’eau prélevée des lacs, des rivières ou du sous-sol est d’une telle ampleur que les ressources en eau, inférieures à 1 000 m3 par an et par personne, ne peuvent plus répondre ni aux besoins humains ni aux écosystèmes.
Dans le tableau ci-dessous, on constate qu’entre 1990 et 1996, 48% de la population d’Afrique subsaharienne n’avait pas accès à l’eau potable. En Asie de l’Est, ce sont 73% des habitants qui ne profitaient pas, sur la même période, d’un réseau d’assainissement.
Pourcentage de la population privée d’accès à l’eau potable et à |
||
Région
|
Eau potable |
Assainissement |
Afrique subsaharienne |
48 |
55 |
Pays les moins avancés |
43 |
64 |
Asie du Sud-Est et Pacifique |
35 |
45 |
Asie de l’Est |
32 |
73 |
Pays en développement |
29 |
58 |
Amérique latine et Caraïbes |
23 |
29 |
Etats arabes |
21 |
30 |
Asie du Sud |
18 |
64 |
Asie de l’Est (hormis la Chine) |
13 |
– |
Source: Rapport mondial sur le développement humain
En 2003, 450 millions de personnes étaient exposées à des pénuries ou à des stress hydriques. Le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) prévoit que, vers 2025, 3 milliards d’êtres humains se retrouveront dans cette situation. En 2050, ce chiffre pourrait passer à 4 milliards, soit 40% de la population mondiale projetée à 9,4 milliards (estimation basse des Nations Unies).
Le problème de la ressource en eau douce est donc crucial pour une zone côtière où se concentrent une grande partie de la population mondiale (plus de 70% de la population du globe se répartissent sur une bande côtière de 80 km de large). Les aquifères* côtiers sont relativement bien connus mais ils sont loin d’occuper la totalité du littoral et de répondre à eux seuls à la demande. Par ailleurs, la qualité de l’eau est très variable (eaux saumâtres*, plus ou moins polluées) et leur gestion reste délicate car il s’agit d’éviter un abaissement trop important des nappes qui provoquerait des intrusions irréversibles d’eau de mer (phénomène de biseau salé*).
On est donc amené à envisager d’autres solutions comme la désalinisation de l’eau de mer ou l’exploitation de sources sous-marines d’eau douce.