Dans les années 70, Comex prospère et créé de nouvelles sociétés dans le monde entier (Gabon, Singapour, Indonésie, Norvège, Australie, Brésil, Dubaï, Abou Dhabi, Nigéria, Congo, Angola…). En 1974, elle s’implante aux Etats-Unis, à Houston, centre stratégique du monde pétrolier avec « Comex – USA ».
« Sur le plan international, Comex s’est développée avec 27 filiales dans le monde entier depuis l’Argentine jusqu’à Moscou ou Pékin ! Un groupe d’environ 3 000 personnes dont 600 ingénieurs et 700 plongeurs. Et nous avons été la première boîte de plongée au monde avec un chiffre d’affaire de l’ordre de 500 millions d’euros par an. Evidemment, 500 millions d’euros par an aujourd’hui, ça ne représente pas grand-chose pour certains entrepreneurs mais je dirais que nous avons été les sous-mariniers de l’aventure pétrolière. »
Signe de cette notoriété : le 28 octobre 1971, Henri-Germain Delauze reçoit sur le site Comex à Marseille une très importante délégation russe menée par le Secrétaire Général du Comité Central du Parti Communiste Russe : Leonid Brejnev.
Comex se dote également de multiples filiales :
- « Comex Pro » (1972) qui conçoit et fabrique, pour l’ensemble du marché mondial, des équipements de plongée profonde professionnelle, du matériel de sécurité hyperbare, des caissons d’oxygénothérapie* hyperbare (OHB) et des engins sous-marins téléguidés (ROV).
- « Comex Industries » (1972) qui assure la fabrication des équipements lourds pour le Groupe Comex et pour ses clients extérieurs : Marines Nationales de Russie, Chine, Corée, Singapour, Indonésie, Indes, Roumanie, Argentine, Chili (centres hyperbares et sous-marins).
- « Comex Services » (1974) qui réalise les travaux pétroliers : c’est l’entrepreneur international du groupe.
- « Comex Houlder » (1974) au Royaume-Uni en partenariat avec l’armateur John Houlder. Cette alliance permet à Comex de disposer, dans les années qui suivent, de deux importants supports de surface à positionnement dynamique sur lesquels l’entreprise peut installer de très gros ensembles de plongée en saturation et des chambres de soudure sous-marines.
Côté formation, Henri-Germain Delauze lance, en 1970, le ‘‘Département de Formation’’ chargé de former les personnels de la Comex (plongeurs, « caissons masters », techniciens de surface, chefs de plongée…). Ce département est doté des équipements nécessaires à la plongée en saturation (tourelle*, caisson* de surface, salle de contrôle, moyen de levage, etc.…) installés sur les bords de la grande piscine d’essais.
4 ans plus tard, Henri-Germain Delauze crée, à Marseille, le CETRAVIM qui fait suite au département de formation des plongeurs et techniciens hyperbares de Comex. C’est la première école de formation en plongée profonde qui dispose d’une barge remorquée équipée d’un système de plongée profonde fourni par Comex En 1982, à la demande du Gouvernement, Henri-Germain Delauze cède le CETRAVIM gratuitement à un partenariat Etat / Conseil Général / Ville de Marseille. Le CETRAVIM de Comex devient l’INPP (Institut National de Plongée Professionnelle).
Parallèlement, Henri-Germain Delauze supervisera régulièrement la formation au Centre Expérimental Hyperbare de Comex à Marseille, des plongeurs, techniciens, ingénieurs et médecins de Marine étrangères (Argentine, Chine…).
Comex va également prendre une part très active dans la conception et la fabrication d’engins sous-marins habités : « Nérée », « Globule », « Total Sub », « Moana »…. Objectif : mettre à disposition des grands groupes pétroliers des engins capables d’intervenir sur des gisements offshores d’hydrocarbures.
Ainsi, en 1969, Henri-Germain Delauze lance le concept du sous-marin ‘’humide’’ « Total Sub » capable d’amener sur plusieurs kilomètres 5 plongeurs (pilote, copilote et 3 plongeurs) à partir d’un port ou d’un navire sur leur lieu d’intervention (jusqu’à 60 mètres de profondeur) avec leur outillage, et de les alimenter en gaz respiratoire pour leurs plongées, leurs paliers de décompression et leurs transits ‘’aller-retour’’ en sous-marin.
Deux concepts d’engins seront ensuite développés : l’un de type « bathysphère » suspendu à un câble, l’autre de type « sous-marin autonome ».
Plusieurs engins type « bathysphère » seront réalisés entre 1972 et 1976 capables d’amener des 2 ou 3 observateurs jusqu’à 1 000 mètres de profondeur. L’observation est facilitée par des hublots de grand diamètre en polymère acrylique. Ces engins sont également équipés de bras manipulateurs pour intervenir sur des vannes, par exemple. Ce seront : « MIP 600 » (1974) et « MOB 1001 » et « MOB 1002 » (1976)
Parmi les engins type « sous-marin autonome », nous citerons :
- « Nérée », 1er sous-marin d’observation monoplace, avec bras manipulateur, conçu en 1973 et capable de descendre à 200 mètres de profondeur.
- « Globule » (1974) qui sera utilisé pour le contrôle des engins d’ensouillage des câbles sous-marins.
- la série des « Moana I, III et IV », fabriquée entre 1975 et 1981. Ce sont des engins très performants comportant deux sphères. L’une est destinée au pilote et au copilote et l’autre est réservée à 1 ou 2 observateurs. La profondeur maximum d’intervention se situe à 400 mètres.
Les techniques développées avec les « Moana » donneront naissance à une nouvelle génération de submersibles « lock-out* » : « SM358 » (1979), « SM360 » (1980), « SM 370 » (1981). Il seront constitués d’une sphère de pilotage à pression atmosphérique et d’un habitat pressurisable dans lequel prennent place les plongeurs. Ceux-ci peuvent ainsi intervenir dans des zones non accessibles aux bras manipulateurs.
En 1975, Henri-Germain Delauze et John Houlder, Président de la compagnie britannique « Houlder Offshore », lancent le concept de la première barge semi-submersible de plongée à positionnement dynamique qui sera baptisée « Uncle John ». Le système de positionnement dynamique permet à la barge de rester en permanence quasi-immobile. Utile en cas de tempête ou de mer agitée ! Comme en Mer du Nord par exemple où de nombreux chantiers offshores sont localisés.
La même année, il signe un contrat de coopération avec le Ministère russe de l’Energie. Des bureaux et agences Comex s’ouvrent en URSS, à Moscou et à Bakou.
Suite au naufrage du pétrolier « Boehlen » par 90 mètres de profondeur au large des côtes bretonnes en octobre 1976, la Comex est chargée de procéder au pompage de la cargaison du pétrolier. Quelques années plus tard, l’Etat français fera de nouveau appel à la Comex pour récupérer la cargaison d’hydrocarbures lourds du pétrolier « Tanio », coulé au large des côtes de la Bretagne, Ce chantier, commencé en 1979, se terminera en 1981.
Henri-Germain Delauze commande, à la fin des années 70, en Allemagne le premier grand navire (105 mètres, 7000 tonnes) « Seabex one » à positionnement dynamique pour la plongée à saturation jusqu’à 450 mètres avec habitat hyperbare interne au navire pouvant accueillir 16 plongeurs, et chambre de soudure sous-marine pour le raccordement sur le fond de pipelines* de gaz ou de pétrole. 2 ans plus tard, un deuxième navire de ce type le rejoindra, il sera baptisé « Seacom ». Ce dernier sera équipé de deux tourelles* de plongée qui permettront d’intervenir simultanément à deux profondeurs différentes.
En 1981, le groupe Comex franchit la barre du milliard de francs en chiffre d’affaires et contrôle 27 sociétés de services en interventions sous-marines réparties sur les cinq continents.