La gastronomie à bord du Titanic

II. Gastronomie en 2e classe : opulence et saveurs

Menu du dîner du 14 avril 1912 pour les passagers de 2e classe © Collection Association Française du Titanic

Menu du dîner du 14 avril 1912 pour les passagers de 2e classe © Collection Association Française du Titanic

Les passagers de 2e classe bénéficient d’un large choix de plats.

Les mets sont moins sophistiqués qu’en 1re classe mais leur qualité est la même, d’autant qu’ils sont préparés dans la même cuisine :

  • Pour le déjeuner :

– soupe aux pois,

spaghetti au gratin,

corned-beef,

boulettes de légumes,

gigot de mouton rôti,

pommes de terre,

viandes froides et garnitures.

  • Pour le dîner :

aiglefin au four,

poulet au curry et riz,

– agneau et dinde rôtis,

légumes et pommes de terre.


C’est de la grande cuisine, comme on pouvait s’y attendre sur un paquebot de luxe. Il y avait, entre autres, du poulet Maryland, du saumon, de la langue de boeuf et un grand choix de fromages. […]

 Eva HART, 7 ans, qui a embarqué avec ses parents à Southampton.


La cuisine est révélatrice du monde dans lequel les passagers du Titanic évoluent : extension de l’empire colonial anglais, migration de populations, échanges commerciaux…

Alors qu’en 1877, la reine Victoria est proclamée impératrice des Indes, de nouveaux ingrédients provenant de ces colonies apparaissent dans les assiettes anglaises comme le curry, un mélange d’épices utilisé, par exemple, dans le curry de poulet proposé au dîner du 14 avril 1912.

Dans ce même menu, les passagers peuvent également déguster une dinde rôtie, sauce aux canneberges : un plat traditionnel américain servi à l’occasion de Thanksgiving (Action de grâce), un fête célébrée chaque 4e jeudi de novembre.

Par ailleurs, certains plats proposés en 2e classe, comme l’agneau sauce à la menthe, figurent également dans les menus de 1re classe.

Pour le dessert, les cuisiniers ont concocté un pudding aux prunes ou plum-pudding.

Au 15e siècle, en Angleterre, le plum-pudding était une sorte de ragoût à base de veau, mouton ou volaille agrémenté de pains d’airelles et de prunes.

Au fur et à mesure, la viande a disparu au profit d’ingrédients sucrés.

Il existe de nombreuses recettes de plum-pudding. Ainsi, le grand cuisinier français de l’époque Auguste ESCOFFIER propose un gâteau constitué de mie de pain fraîche, de farine, de sucre, de fruits secs et confits, de raisins de Smyrne et de Corinthe. Le plum-pudding est ensuite flambé au cognac ou nappé de sauce brandy.


Le dernier repas pris avec mon père et ma mère réunis a été, comme le déjeuner, exceptionnel dans sa diversité… Parmi les 5 plats principaux, il y avait du poulet au curry, de l’agneau ou de la dinde rôtie…

Eva HART, 7 ans, qui a embarqué avec ses parents à Southampton.