Gakkel : les oasis de l’Arctique

I. a. Arctique – Présentation

La région Arctique

dt_gakkel_0008L’Arctique est situé au Pôle Nord. Son nom vient de arctos* (ours) du fait de la présence au Nord de la constellation de la Grande Ourse.

Sa superficie est de 21 millions de km2, soit 38 fois la superficie de la France !

Elle comprend le Nord des terres qui l’entourent mais la majeure partie de l’Arctique est un océan recouvert aux trois quarts par des glaces permanentes. On appelle la partie centrale de l’Arctique qui est gelée la banquise permanente.

Elle contient des îles : les îles Aléoutiennes (prolongement de l’Alaska), le Groenland et des archipels. Le Groenland est une immense île recouverte par la calotte glaciaire (masse de glace et de neige recouvrant les régions polaires et le sommet de certaines montagnes).

Une région délimitée par la température de l’air !

Ses frontières correspondent à une ligne reliant les lieux où la température moyenne en juillet est de 10°C : la ligne de Köppen. Ce tracé correspond plus ou moins à la limite entre la taïga et la toundra. La taïga est une forêt de conifères qui longe, en une ceinture presque ininterrompue, le nord de l’Eurasie et de l’Amérique, au sud de la toundra. La toundra désigne la formation végétale  circumpolaire qui succède vers le nord à la taïga : graminées, mousses, lichens, quelques arbres nains (bouleaux).

Les contours de la région Arctique ne correspondent donc pas exactement à la limite du cercle polaire arctique (rayon de 2 606 km autour du pôle Nord). Sa forme irrégulière est due au fait que par endroit, les courants marins chauds adoucissent le climat (Islande, Scandinavie).

Statut de l’Arctique

Elle est répartie entre 3 continents (l’Europe, l’Asie et l’Amérique) et appartient à plusieurs pays : Islande, Norvège, Finlande, Danemark, Russie, Canada, Etats-Unis. C’est la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, signée en 1982, qui fixe le statut juridique de l’océan Arctique. Les huit Etats qui l’entourent (Canada, Etats-Unis via l’Alaska, Russie, Finlande, Norvège, Suède, Danemark (via le Groenland) et Islande, contrôlent chacun leurs eaux territoriales, c’est-à-dire les eaux entre le littoral et la limite du plateau continental.

Ces pays peuvent ainsi exploiter une zone économique exclusive, qui s’étend jusqu’à 200 miles nautiques de la côte. Au-delà, s’étend la « haute mer » qui jouit d’un statut international. Pourtant, les supposées ressources d’hydrocarbures attirent les convoitises et certains Etats commencent à revendiquer des zones au-delà de leur zone économique exclusive comme la Norvège, le Canada, la Russie et le Danemark.

La fonte des glaces offrirait de nouvelles voies vers ces ressources jusqu’alors inaccessibles… En août 2007, un sous-marin russe a même planté un drapeau en titane sur le fond marin à deux miles du pôle nord, revendiquant ainsi une partie des fonds marins arctiques !

L’océan glacial Arctique

dt_gakkel_0010C’est le plus petit des océans : 14 millions de km2  (Océan Atlantique : 106 106 km2, Océan Pacifique : 180 106 km2, Océan Indien : 75 106 km2). C’est pourquoi il est parfois considéré comme une mer glaciaire.

Il regroupe plusieurs mers : Mer de Béring, Mer de Sibérie orientale, Mer des Laptev, Mer de Kara, Mer de Barents, Mer du Groenland, Mer du Labrador, Baie de Baffin, Baie de Huston, Mer de Beaufort.

Son bassin est bordé par des côtes continentales prolongées par des plateaux peu profonds.

Sa profondeur moyenne est de 4 000 mètres dans sa partie centrale et sa profondeur maximale est de 5 520 mètres.

Sa banquise (couche de glace formée par la congélation de l’eau de mer dans les régions polaires) recouvre 40% de sa surface en été et 80% en hiver ! Cette banquise mesure environ 21 millions de km2  en hiver et 6 millions de km2 en été. Cependant, à cause du réchauffement climatique, les chercheurs craignent sa disparition d’ici la fin du siècle. Les glaces de mer de l’Arctique ont encore davantage fondu l’été dernier qu’en septembre 2005, où avait été mesurée la plus petite superficie de glaces de mer depuis les premières observations il y a 30 ans. En août 2007, les glaces de mer recouvraient 5.26 millions de kilomètres carrés, soit moins que le minimum record de 5.32 millions de kilomètres carrés enregistrés les 20 et 21 septembre 2005.

L’océan Arctique est presque fermé. Pendant des millions d’années, il y a eu très peu de connexions en profondeur entre cette mer et les autres océans de la Terre… Aujourd’hui il communique avec l’océan Atlantique entre le Groenland et la Scandinavie, et avec l’océan Pacifique par le détroit de Béring. Ce détroit est l’unique passage maritime possible entre l’océan Pacifique et l’océan Arctique. Bras de mer peu profond, large de 70 km environ, il sépare l’Alaska (Amérique du Nord) de la Sibérie nord-orientale (Russie).

Les habitants de l’Arctique

dt_gakkel_0012On estime à 2 millions de personnes les peuples du Grand Nord qui sont restés longtemps isolés du reste du monde : Lapons, Inuits, Dolgans, Tchouktches.

L’Arctique aurait été peuplée par les Inuits 18 000 ans avant J-C. Depuis ils se sont sédentarisés et sont de moins en moins nombreux. Ils ont survécu malgré les froids extrêmes, jusqu’à -70 °C !

L’hiver dure neuf mois et la nuit polaire : 6 mois ! De septembre à mars, le soleil ne se lève pas !

La faune et la flore de l’Arctique

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Malgré ces conditions extrêmes, la faune terrestre, aérienne et sous-marine est très riche.

On y rencontre des pingouins, oiseaux, phoques marbrés, ours polaires, morses, plusieurs espèces de cétacés (baleines à bosse, narvals, bélougas.). Ces animaux ont développé des caractéristiques qui leur ont permis de résister au froid telles qu’une épaisse couche graisseuse ou des poils creux… Les eaux sont riches en microorganismes : plancton, krill.

La flore est principalement composée des végétaux composant la toundra. Ceux-ci se développent sur un sol gelé en permanence en profondeur : la pergélisol. Arbustes et saules nains (là où le sol gelé n’empêche pas trop le développement des racines), herbe, lichens, mousses se développent lentement du fait des conditions climatiques difficiles, de la pauvreté du sol mais attirent les oiseaux migrateurs et servent de nourriture aux rennes.

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