Thierry Moutin
Nous venons justement de recruter une nouvelle collègue femme ! Je pense qu’il y a beaucoup plus de femmes qui arrivent maintenant en océanographie. Pour la mission BOUM, je faisais le compte et il y a plus de femmes que d’hommes ; par rapport aux marins, ça va être amusant ! Mais je pense que c’est très bien ! Pour l’instant, elles n’occupent malheureusement pas encore beaucoup de postes à responsabilité, ce sont surtout des hommes. Ma collègue en face de moi me dit : ça va venir !
Jozée Sarrazin
Lors de mes premiers embarquements, il y a eu des moments très durs, j’étais entourée d’hommes, certains un peu machistes… j’avais l’impression de ne pas être à ma place… Mais bon, après on réussit peu à peu à faire sa « niche ». Ce n’est pas un milieu facile. La recherche ce n’est pas un milieu facile en soi et c’est vrai que ce n’était pas évident d’être une femme dans un domaine qui était pas mal réservé aux hommes à l’époque… Ce n’est pas si loin ! C’est vrai que ça ne fait pas longtemps que des femmes ont l’opportunité d’avoir des postes de chef de mission. Même à Ifremer, les cadres sont encore très majoritairement des hommes (70.5%). Par contre, dans les générations montantes, il y a beaucoup plus de femmes. Pendant la campagne MEDECO, il devait y avoir plus de 50% de femmes. C’est vrai aussi qu’il y a plus de femmes en écologie et en biologie qu’en technologie où elles sont encore très peu nombreuses…
Pierre-Marie Sarradin
Je travaille dans un Département de Recherche qui est très riche en femmes. A la limite, la parité voudrait que l’on embauche des hommes ! C’est vraiment une chose à laquelle je ne prête pas attention puisque durant toutes mes études, la parité était pratiquement respectée.
C’est peut-être aussi une question d’époque ?
Ou plutôt de discipline. À Ifremer, les équipes dirigeantes sont en grande majorité composées d’hommes, ainsi que quelques communautés scientifiques comme la communauté technologique mais les domaines de recherche tels que l’écologie et la biologie sont presque dominés par les femmes.
Lucien Laubier
Il y a de plus en plus de femmes au CNRS, en biologie moléculaire par exemple. Elles s’en sortent très bien, d’ailleurs mes collaboratrices sont des femmes.