L’objectif de l’océanographie opérationnelle est de pouvoir décrire et prévoir l’état de l’océan à tout moment dans un endroit donné : état de la mer, température de l’eau, sens et force d’un courant…
Les analyses et prévisions peuvent servir aux océanographes mais aussi aux secteurs de la navigation, de l’industrie offshore, de la pêche et des forces navales.
Pour cela, des capteurs, balises etc sont mouillés pour une longue durée.
Les événements climatiques comme El Niño* peuvent être étudiés, ainsi que la dispersion des pollutions, le niveau des mers, le cycle du carbone, les variations du climat et ses impacts…
Un exemple de programme d’océanographie opérationnelle : Mercator.
Les 6 principaux organismes français engagés dans l’étude de l’océan et du climat ont décidé en 1995 d’inventer et de mettre en place dans un délai de 5 à 7 ans un projet d’océanographie opérationnelle. Ce projet, lancé par le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), l’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement), Météo-France, et le SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine), s’est concrétisé par la création du groupement d’intérêt public Mercator Ocean, à Toulouse en 2002. Ces organismes s’étaient lancé comme défi de développer le premier système français d’océanographie opérationnelle capable de décrire à tout instant l’état de l’océan, en profondeur comme en surface, dans toutes ses zones.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’expérience internationale GODAE (Global Ocean Data Assimilation Experiment). C’est la première expérience internationale d’océanographie opérationnelle à l’échelle de l’océan global. Décidée en 1997, elle a débuté en 2003.
Pari réussi ! Le premier bulletin Mercator, paru le 17 janvier 2001, donnait les caractéristiques de l’océan dans ses trois dimensions à J+8 et J+15.
Depuis 2005, l’équipe Mercator Océan met en ligne un bulletin des prévisions océanographiques sur tout le globe pour les 2 semaines à venir (http://bulletin.mercator-ocean.fr/).
- Comment fonctionne le système Mercator ?
Mercator Ocean fonctionne grâce à un modèle d’analyse et de prévision océanique. C’est-à-dire un modèle mathématique qui permet de décrire l’océan dans toutes ses dimensions : horizontalement, verticalement et suivant son évolution dans le temps. Ce modèle fournit une description mathématique de phénomènes physiques : les mouvements de l’eau, de l’air à la surface de la Terre ; les transports de chaleur (température) ; la salinité. Le modèle permet de symboliser par une équation ces éléments en tout lieu et au cours du temps. Les scientifiques ont au préalable effectué un découpage de l’océan en des milliers de petites mailles qui représentent l’océan dans son intégralité, sur toute sa surface, et jusqu’au plus profond. Le modèle global d’océan utilisé par Mercator comporte 46 millions de mailles ! Les modèles numériques doivent aussi effectuer une assimilation de données : c’est-à-dire intégrer des données mesurées en surface et à l’intérieur de l’océan.
Pour cela, Mercator utilise des satellites altimétriques pour mesurer la hauteur de la mer et obtenir ainsi des informations sur les courants et des satellites à capteur infrarouge* pour mesurer la température de la surface des océans.
Les mesures in situ sont également nécessaires pour avoir des informations sur les caractéristiques en profondeur. Les océanographes peuvent recourir à différents procédés pour prendre ces mesures depuis les navires océanographiques : les flotteurs Argo ; les mouillages ; les bouées dérivantes ; les bathysondes ; les gliders ; les sondes perdables : (les plus utilisées sont les XBT : Expendable BathyThermograph).
Pour en savoir plus :