Le terme d’océanographie appliquée (ou encore génie océanologique) désigne les méthodes et opérations scientifiques et techniques mises en œuvre en vue de la prospection, de l’exploitation économique ou de la protection des océans.
Depuis les années 1990, l’océanographie appliquée a évolué selon plusieurs critères : la nécessité de mieux connaître l’océan dont l’influence est déterminante sur les variabilités du climat, les budgets alloués à la recherche dans ce domaine qui varient selon les pays (recherches aussi au sein d’entreprises privées), le développement d’activités offshore (en mer profonde ; exploitation des gisements de gaz et de pétrole en mer, câbles sous-marins…).
L’océanographie appliquée intervient dans le domaine de la sécurité (évaluer les risques d’un forage en haute mer par exemple), dans le domaine de la réduction des coûts d’exploitation, de la prolongation de durée de service ou du démantèlement des appareils utilisés, de l’optimisation des techniques d’inspection, de maintenance et de réparation.
Depuis des techniques ont émergé en ce qui concerne les biotechnologies, les matériaux avancés, les technologies informatiques.
Les biotechnologies visent à valoriser les ressources marines en les utilisant en thérapeutique, en cosmétique, en agro-alimentaire, dans le domaine des biocarburants…
Exemples :
- Le laboratoire Ifremer « Physiologie et Biotechnologie des algues », est engagé dans le projet français « Shamash », réunissant 7 laboratoires et une PME, dont l’objectif est de cultiver des microalgues pour en extraire l’huile et fabriquer un biocarburant propre, non-concurrent des cultures alimentaires.
- Les vers marins intéressent la communauté scientifique. Morgane Rousselot (biochimiste au laboratoire « Écophysiologie : évolution et adaptation moléculaire » de Roscoff) a vérifié, pendant sa thèse, que leur hémoglobine était proche de celle de l’Homme et qu’elle pourrait devenir d’ici peu un substitut sanguin efficace.
- Les archéobactéries thermophiles prélevés au niveau de sources hydrothermales possèdent une membrane lipidique et une paroi cellulaire hors du commun. De quoi intéresser le milieu pharmaceutique et les sociétés spécialisée en cosmétologie.
- Les polysaccharides issus des microorganismes prélevés au niveau de sources hydrothermales intéressent également les organismes de recherche médicale. Ainsi, le Groupe Interdisciplinaire d’Etude de Nouvelles Stratégies Anti-Tumorales (GIENSAT) basé à Brest a pour mission de découvrir de nouveaux traitements du cancer à partir des produits d’origine marine. Il a développé l’utilisation des polysaccharides pour limiter les inconvénients de la chimiothérapie en aidant à mieux cibler l’action des médicaments sur les seules cellules malades.
Le secteur de l’informatique intervient en ce qui concerne la modélisation* des données, mais aussi dans le domaine de la robotique sous-marine.
Les acteurs de l’océanographie appliquée peuvent être des organismes, laboratoires publics ou bien des entreprises privées, comme la Comex, société d’ingénierie sous-marine française de renommée internationale par son activité pionnière pour le développement des industries sous-marines en milieu extrême (exploitation de pétrole offshore etc).
En savoir plus sur la Comex et son fondateur :
Consultez le dossier « Henri-Germain Delauze, un pionnier des grandes profondeurs »
Médiathèque de la Cité de la Mer: Henri-Germain Delauze un pionnier des grandes profondeurs