Il débute au théâtre grâce à Antoine BALPÊTRÉ, pensionnaire de la Comédie-Française (1942-1945) et acteur dans des films réalisés par de prestigieux réalisateurs tels qu’Henri-Georges CLOUZOT (« L’ Assassin habite au 21 », 1942) ou Robert BRESSON (« Journal d’un curé de campagne », 1950).
« Grâce au parrain de ma sœur [ndlr : Eva SIMONET], Antoine Balpêtré, une « star » du Français, je suis monté sur scène à 14 ans dans une pièce intitulée La Gueule du loup, avec Simone Renant. J’ai quitté l’école, et je n’ai pas vraiment arrêté de travailler.«
À 14 ans, Jacques PERRIN quitte l’école, le certificat d’études en poche. En 1957, au Théâtre Sarah Bernhardt (l’actuel Théâtre de la Ville), il interprète un petit rôle (Ptolémée) dans « César et Cléopâtre », de George Bernard SHAW, avec Françoise SPIRA, Jean MARAIS (né à Cherbourg) et… Jean-Paul BELMONDO qui fait également ses débuts de comédien.
L’année suivante, avec Eva, l’une de ses deux sœurs, il entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique.
« Je suis rentré au Conservatoire très tôt, avec une dispense. Je me souviens que, dans la classe du tragédien Jean YONNEL, tous les apprentis acteurs avaient une voix très grave. J’ai essayé de descendre d’un ton, mais la mienne était définitivement trop haut perchée.«
Attiré par le cinéma, il fréquente l’une des premières salles de banlieue consacrée au cinéma d’Art et d’Essai, l’Alcazar d’Asnières, dirigée par Jean LESCURE. Écrivain, poète et scénariste français, Jean LESCURE est un fervent défenseur du mouvement Art et Essai. Ami d’André MALRAUX, René CHAR ou Paul ÉLUARD, il veut faire connaître au grand public un cinéma de qualité.
Dans son discours lors de l’installation de Jacques PERRIN à l’Académie des Beaux-Arts en février 2019, le réalisateur Jean-Jacques ANNAUD raconte : « Intellectuel multicartes, Jean LESCURE est un cinéphile érudit. Il fait découvrir à Jacques les grands classiques du Western, les chefs d’œuvre du cinéma japonais de MISOGUSHI, de KUROSAWA, les incontournables italiens, les bijoux de ROSSELINI, VISCONTI, FELLINI. »
Du théâtre vers le cinéma…
Courant 1959, Jacques PERRIN joue au théâtre Édouard VII, « L’année du Bac », une pièce mise en scène par Yves ROBERT. C’est lors d’une des représentations qu’il est remarqué par le réalisateur italien Valerio ZURLINI qui l’engage aux côtés de Claudia CARDINALE dans « La fille à la valise » (« La Ragazza con la valigia ») tourné en 1960 (sortie en France en 1962).
« Avec ZURLINI, j’ai compris le cinéma comme j’avais compris le théâtre avec le TNP. J’ai appris cet autre état auquel on accède quand on est acteur, qu’on sert de beaux textes et qu’on est guidé par un grand metteur en scène.«
En 1962, il joue aux côtés de Marcello MASTROIANNI dans « Journal intime » (« Cronaca familiare ») toujours face à la caméra de Valerio ZURLINI. Un film qui obtiendra le Lion d’Or au Festival de Venise.
De retour en France, il tourne, en 1964, sous la direction de Pierre SCHOENDOERFFER « La 317ème section ».
Ancien engagé volontaire pour l’Indochine (1952-1954) en qualité de cameraman au Service cinématographique des Armées, Pierre SCHOENDOERFFER est blessé et prisonnier à Diên Biên Phu, puis libéré. Il sera ensuite reporter à travers le monde pour Pathé Journal, Match, Paris-Presse, Time, Life et la télévision. À partir de 1956, il se consacre à l’écriture et la réalisation de films.
Dans son discours lors de l’installation de Jacques PERRIN à l’Académie des Beaux-Arts en février 2019, le réalisateur Jean-Jacques ANNAUD raconte :
« Dès la première rencontre avec la jeune star, (Pierre SCHOENDOERFFER) prévient, « il n’y aura aucun confort, pas d’hôtel, pas de maquillage. Si votre visage doit exprimer l’épuisement, il devra être réel. Pas de valise non plus, seulement un paquetage qui contiendra tous vos effets et que vous transporterez vous-même. Votre seul vêtement sera votre uniforme, vos seules chaussures seront des pataugas que vous porterez à longueur de temps. Cela sera éprouvant. Je n’accepterai aucune doléance.
Le « poupin » décide de perdre dix kilos avant le tournage. Il s’abstiendra de révéler combien il en a perdu pendant. Il croyait que SCHOENDOERFFER avait exagéré.
SCHOENDOERFFER était très en dessous de la réalité. Jacques est bientôt plongé pour des mois dans la touffeur tropicale de l’océan vert, le royaume des plantes et des bêtes.
Des myriades d’insectes bruissent dans l’humus, le peuple des rampants se faufile entre ses pas. Au-dessus, dans la canopée s’agitent les peuples des arbres, celui des oiseaux, celui des gibbons siffleurs qui, à chaque aube, lui indiquent que le moment est venu de s’extraire du sac du couchage.
Pierre SCHOENDOERFFER voulait que sa fiction soit tournée comme un documentaire. Sa réalisation est un pur chef d’œuvre du genre, un film que beaucoup, dont je suis, considèrent comme un des plus beaux films de guerre de tous les temps. »
SCHOENDOERFFER était très en dessous de la réalité. Jacques est bientôt plongé pour des mois dans la touffeur tropicale de l’océan vert, le royaume des plantes et des bêtes.
Des myriades d’insectes bruissent dans l’humus, le peuple des rampants se faufile entre ses pas. Au-dessus, dans la canopée s’agitent les peuples des arbres, celui des oiseaux, celui des gibbons siffleurs qui, à chaque aube, lui indiquent que le moment est venu de s’extraire du sac du couchage.
Pierre SCHOENDOERFFER voulait que sa fiction soit tournée comme un documentaire. Sa réalisation est un pur chef d’œuvre du genre, un film que beaucoup, dont je suis, considèrent comme un des plus beaux films de guerre de tous les temps. »