Passionnée de la mer, Muriel SIVAZLIAN a été scaphandrier, pilote/technicienne de sous-marins civils, mais aussi instructeur scaphandrier et sous-marinier.

Muriel SIVAZLIAN
Scaphandrière, pilote et technicienne
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai suivi des études générales jusqu’au bac, mais ne pensant qu’à courir l’aventure, j’ai travaillé pour m’offrir un bateau, vivre sur l’eau et tout faire pour me bâtir un métier passion. J’ai suivi des formations maritimes et passé mon capitaine 200, appris la plongée sous-marine dans des clubs, la photo chez des professionnels, l’entretien et la maintenance de bateaux, la mécanique puis le métier de scaphandrier, technicien hyperbare et sous-marinier civil profond (Institut National de Plongée Professionnelle), j’ai aussi beaucoup appris sur le terrain (à la Comex, dans les boites de bâtiments et travaux public…), j’ai passé mon brevet de moniteur de bateau école.
Pour plus d’autonomie et par besoin d’émancipation, j’ai commencé par m’essayer à des petits boulots (de moniteur de planche à voile à chauffeur de maître à Monte-Carlo). Ne trouvant pas mon bonheur, j’ai voulu dessiner mon métier, en suivant passion et instinct. Je suis rentrée à la Comex comme timonier et plongeur de bord. J’ai appris à entretenir des sous-marins, je suis devenue la première femme scaphandrier, j’ai fait du BTP et poursuivi ma carrière de scaphandrier, technicien hyperbare et pilote de sous-marins civils.
Quel est votre métier aujourd’hui ?
Depuis 2018, je pilote ou je suis matelot sur des navires à passagers, je donne également des cours de navigation.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser aux explorations sous-marines et aux moyens techniques pour les réaliser ?
Je peux déjà dire que j’ai toujours été absorbée par les histoires de pirates, de naufrages, d’aventures humaines, d’îles perdues, d’épaves et de conquêtes. Ma carrière professionnelle me les a présentés, mes héros sont devenus mes compagnons de travail, les épaves mythiques, nos terrains de jeux et de découvertes.
Enfant, déjà fascinée par l’équipe du Commandant Cousteau, je vis un jour des hommes marcher et travailler sous l’eau, un chalumeau à la main. Ces hommes, reliés au reste du monde par un ombilical, semblaient être les proches cousins d’astronautes et cela me plaisait. Entre Tintin, Gagarine et le capitaine Némo, ces hommes semblaient pouvoir tout faire, et l’air si contraignant pour les hommes-grenouilles du commandant Cousteau, ne paraissait plus être un obstacle à leur conquête. La mer m’appelait, me fascinait dans sa totalité et je devais apprendre à la connaître.
Pouvez-vous nous raconter une anecdote en lien avec l’une de vos expériences / missions ?
Oui, le jour où j’ai forcé mon destin, un peu comme Albert FALCO, dont le CV s’envole au pied de la Calypso. Pour moi, ce fut un répondeur téléphonique défaillant. Embauchée comme scaphandrier à bord du navire de recherche Ocean voyager, je venais de rater le job à cause d’un message perdu. Autour de moi, un poste restait à pourvoir chez les sous-mariniers. Sachant que le bateau devait partir en soirée, j’avais rassemblé quelques affaires et jeté mon sac à bord pour le décrocher, grâce à quelques bonnes connaissances apprises à la Comex, beaucoup de volonté et de passion.
« Le monde a beaucoup changé, les rêves passent aujourd’hui par des écrans, les voyages par des tour-opérateurs et des visites guidées, mais nous sommes seuls à pouvoir encore écrire notre propre histoire et réaliser nos rêves en fonction de nos aspirations et convictions personnelles. Je finirai par ce proverbe : « La vie, c’est comme la mer, elle ne porte que ceux qui bougent ! » Alors allez-y bougez et défendez vos rêves ! »