Vous pourriez aussi aimer
Partager cette page
Marjolaine MATABOS © François THELAHIRE, La Cité de la Mer
© François THELAHIRE, La Cité de la Mer

Marjolaine MATABOS, Chercheuse en écologie benthique

Chercheure en écologie benthique, Laboratoire Environnement Profond à l’Ifremer – Brest

Quel est votre métier aujourd’hui ?

Je suis chercheure en écologie benthique en environnement profond. Je m’intéresse à la distribution de la biodiversité dans le temps et dans l’espace avec une approche observatoire sous-marin et l’utilisation d’imagerie sous-marine.

Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser aux grands fonds ?

Principalement les études, l’opportunité d’un stage de DEA et d’une thèse en environnement profond.

Racontez-nous votre première plongée dans les grands fonds.

Ces choses sont toujours difficiles à raconter, tellement l’émotion et les sentiments sont forts et personnels. Ma première plongée en sous-marin remonte à 2010 où j’ai plongé lors d’une mission océanographique sur la dorsale Pacifique Orientale à 2 600 m.

Ce qui reste ancré, c’est l’excitation et l’appréhension d’avant plongée qui sont vite remplacées par une sensation de bien-être. La première descente, on est comme dans un rêve, surréel, difficile de réaliser ce que l’on est en train de vivre. La tête collée au hublot, on guette la moindre créature des grands fonds, calamar géant, poisson monstrueux, les légendes refont surface. Mais je n’ai jamais croisé de telles créatures lors de mes plongées… de la bioluminescence, des méduses, calamars, rencontres tout aussi magiques.

Arrivée au fond, c’est une autre planète. Quand le pilote allume les phares, c’est l’excitation qui reprend le dessus, mais le travail démarre et on oublie rapidement la singularité de ce qu’on est en train de vivre. Lors de ma première plongée le pilote a pris le temps de me faire visiter un coin de la dorsale qu’il connaissait bien, c’est drôle de se dire qu’il connait le coin comme je connais les rues de mon quartier. C’était une arche en basalte sur les flancs de la dorsale, une Ys dans le Pacifique. J’ai toujours cette image nette dans mes souvenirs… puis la fin de plongée, le temps était trop court mais le souvenir indélébile.

« L’océan profond représente plus de la moitié de la surface de la planète. Nous sommes tous liés à l’océan, notre vie sur Terre dépend de sa bonne santé, il régule notre climat, notre oxygène et notre nourriture. Même s’il est loin de notre vue, chaque geste quotidien aura un impact sur notre océan et c’est en agissant au quotidien que nous pourrons le préserver. »