Année 2024
Octobre 2024, la goélette scientifique Tara est rentrée à Lorient, son port d’attache, après 18 mois de mission. Objectif : comprendre l’impact des activités humaines sur la biodiversité des écosystèmes des côtes européennes.
Le voilier vient de parcourir plus de 24 000 km sur l’Atlantique, la Manche, la mer du Nord, la Baltique et la Méditerranée.
Il faudra attendre quelques années avant que les 70 000 échantillons récoltés soient analysés et donnent lieu à des publications.
« Nous allons découvrir de nouveaux composants de la biodiversité. Cela va changer notre compréhension des écosystèmes et même la façon dont nous observons le vivant. » Flora VINCENT, directrice de laboratoire à l’EMBL (laboratoire associé à l’opération).
Pour en savoir plus sur l’expédition Tara Europa rendez-vous sur le site de la Fondation Tara Océan.
Photo : La goélette Tara en navigation au large de Nice pendant l’expédition Tara Europa © Sylvain Elfassy – Fondation Tara Océan
10 806 mètres de profondeur. Nouveau record Français de plongée pour le manchois Jérémie MORIZET à bord du submersible Bakunawa.
Dans la nuit du 12 octobre 2024, Jérémie MORIZET, ingénieur subsea pour Deep Ocean Search et le pilote australien Luke SIEBERMAIER se sont enfoncés dans les abysses de l’océan Pacifique, dans la fosse des Tonga – deuxième fosse sous-marine la plus profonde du monde – descendant jusqu’à 10 806 m.
« On ne descendait pas pour battre un record, mais pour valider un système de positionnement sous-marin sur lequel je travaille, qui permet de localiser un engin avec des méthodes acoustiques en le positionnant par rapport à un bateau de surface. » Jérémie MORIZET
Le précédent record français de 9 545 m a été détenu en 1962 par Henri-Germain DELAUZE, fondateur de la Comex, alors qu’il était à bord du bathyscaphe Archimède – sous-marin exposé à à La Cité de la Mer -.
Le record du monde de 10 928 m par l’explorateur américain Victor VESCOVO en 2019 reste à battre.
© Deep Ocean Search
Navire français à voile et à vapeur, une coque en fer, Le Lyonnais est un petit bijou technologique de l’époque marquant le début des premières traversées transatlantiques.
Après son voyage inaugural du Havre à New York, Le Lyonnais rentre en France avec à bord : fret, courrier, 132 passagers et membres d’équipage. Le 2 novembre 1856, par une nuit brumeuse, le navire entre en collision avec l’Adriatic, un voilier américain. Le Lyonnais sombre, provoquant la mort de 114 personnes.
Août 2024 : après 20 ans de recherches, les plongeurs du groupe américain D/V Tenacious localisent l’épave – en mauvais état – à 320 km au large des États-Unis. C’est grâce aux dimensions d’un cylindre du moteur que Le Lyonnais a pu être formellement identifié.
Photographie : plongeur découvrant un hublot appartenant au gréement Le Lyonnais.
© Andrew Donn
Dans l’océan Pacifique des chercheurs Néo-Zélandais de l’Institut national de l’eau et de la recherche atmosphérique (NIWA) ont découvert une nouvelle espèce de requin fantôme capable de vivre à 2 600 m de profondeur.
Les requins fantômes sont des chimères – de la même famille que les requins et les raies – qui doivent ce surnom à leurs grands yeux réfléchissants. Le museau allongé et les larges nageoires pectorales rendent unique cette nouvelle espèce.
« Leur habitat les rend difficiles à étudier et à surveiller, ce qui signifie que nous ne savons pas grand-chose de leur biologie ou de leur statut de menace, mais cela rend des découvertes comme celle-ci encore plus excitantes ». Brit Finucci scientifique spécialiste de la pêche au NIWA.
Pour plus d’infos rendez-vous sur le site NIWA.
© NIWA
1912, le Titanic sombre dans l’Atlantique Nord, provoquant la mort de près de 1 500 personnes. Il emporte avec lui de nombreux trésors.
Parmi eux, Diane de Versailles, une statue de bronze de 60 cm qui ornait la cheminée du Salon de première classe – vaste pièce de style Louis XV.
Cette précieuse oeuvre d’art est une copie en format réduit de la statue du même nom qui trône au musée du Louvre – elle-même une réplique du IIe siècle d’une statue du IVe siècle avant J.-C. représentant Diane, déesse romaine de la chasse.
Reposant à 3 800 mètres de profondeur Diane de Versailles avait été repérée une première fois en 1986, puis plus aucune trace. Mais elle vient d’être redécouverte par RMS Titanic Inc. lors de l’expédition menée en juillet 2024.
© RMS Titanic Inc.
L’unique sous-marin scientifique européen habité capable de descendre à 6 000 mètres de profondeur devait prendre sa retraite en 2025, mais prolongera sa mission 10 ans de plus.
« L’arrêt du Nautile aurait signifié le non-renouvellement de compétences techniques et opérationnelles rares, ainsi que la perte de tout un savoir-faire. » Ifremer – Institut Français de Recherche pour l’exploitation de la mer – propriétaire du Nautile.
Par rapport à un robot, le Nautile est plus maniable, il offre une meilleure observation et il peut transporter de plus gros échantillons pour étudier au mieux les abysses et leurs écosystèmes.
Pour prolonger son activité l’ergonomie, les instruments scientifiques, la télé-manipulation, et la partie flottabilité seront modernisés.
En 40 ans le Nautile a déjà plus de 2 000 plongées à son actif – dont plusieurs dizaines sur la célèbre épave du Titanic – et ce n’est pas fini !
La maquette à échelle 1 du Nautile est à découvrir dans La Galerie des Engins et des Hommes de La Cité de la Mer.
Pour mieux connaître les caractéristiques de ce sous-marin des fiches de présentation sont accessibles sur le site de la médiathèque de La Cité de la Mer.
Cet été 2024, l’entreprise RMS Titanic Inc. a mené une expédition sur l’épave du célèbre paquebot – qui repose à 3 800 mètres de profondeur depuis plus d’un siècle – afin de prendre un maximum de photos pour suivre sa détérioration.
Ces nouveaux clichés – plus de deux millions pris par un robot sous-marin télécommandé – permettent de constater la lente détérioration du Titanic. L’équipe de l’expédition ont ainsi découvert qu’une section de la rambarde de la proue du bateau s’est détachée durant les deux dernières années.
Ces photos ont aussi permis de repérer d’innombrables objets pour une récupération future. Parmi eux une statuette de 60 cm en bronze connue sous le nom de « Diane de Versailles », pièce maîtresse du salon de première classe.
Pour en savoir plus sur l’expédition Titanic 2024 : https://expedition.discovertitanic.com/
Construite à Cherbourg par CMN-Constructions Mécaniques de Normandie, la base scientifique polaire dérivante Tara Polar Station sera mise à l’eau pour une phase de tests courant septembre 2024.
Conçue par la Fondation Tara Océan, ce navire aux allures de soucoupe volante permettra de mieux comprendre l’impact du changement climatique en Arctique et sur le reste de la planète.
Vingt personnes maximum à son bord : biologistes, glaciologues, océanographes, marins artistes et journalistes dériveront sur le continent Arctique pour des missions de 18 mois. Leurs approches scientifiques pluridisciplinaires permettront de nouvelles découvertes de cet écosystème unique en première ligne des conséquences du dérèglement climatique.
L’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM) – instance des Nations Unies – se réunissait du 15 juillet au 2 août 2024 à Kingston (Jamaïque).
De plus en plus de pays se prononcent pour un moratoire sur l’exploitation des grands fonds. 32 sur 167 états membre de l’institution réclament de ne pas se lancer dans l’exploitation des abysses avant de mieux les connaître et de mesurer l’impact, notamment écologique, que leur infligerait une activité minière.
Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur des pôles et des enjeux maritimes : « Nous, Français, considérons qu’il est absurde et dangereux d’exploiter ces fonds alors que nous ne connaissons pas ces écosystèmes, qu’ils sont fragiles et qu’ils stockent du carbone. »
© Salesjö Anders sur http://www.fishbase.org
À 4 000 mètres de fond dans l’océan Pacifique, l’Association écossaise pour les sciences marines (SAMS) a découvert de l’oxygène émanant non pas d’organismes vivants, mais de sortes de galets contenants des métaux.
« À la surface des nodules, nous avons détecté une tension électrique presque aussi élevée que dans une pile AA. » Pr Sweetman de l’association SAMS.
Ces propriétés pourraient être à l’origine d’un processus d’électrolyse de l’eau, qui sépare ses molécules en hydrogène et en oxygène à l’aide d’un courant électrique.
Une découverte qui questionne les scientifiques sur les origines de la vie sur Terre.
« La vie aurait pu commencer ailleurs que sur la terre ferme et près de la surface de l’océan. » Pr Sweetman.
Juillet 2024 – L’épave d’un voilier du 19e siècle chargée d’une centaine de bouteilles de champagne, d’eau minérale et de porcelaine vient d’être découverte en mer Baltique par un groupe de plongeurs polonais, Baltictech.
La découverte de l’eau minérale dans des bouteilles scellées, en argile, a permis de déterminer que le bateau avait coulé dans la seconde moitié du 19e siècle.
« Nous avons réussi à prendre des photos d’une estampille sur une bouteille, qui s’est avérée celle de la marque allemande Selters – et ces empreintes avaient une forme précise à cette époque. » Tomasz Stachura, le chef du groupe de plongeurs.
Il précise aussi que le champagne ne sera pas extrait de sitôt, en raison de restrictions administratives.
© Tomasz Stachura