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James CAMERON © WHOI
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James CAMERON

James CAMERON est né le 16 août 1954 à Kapuskasing, au Canada. Il s’installe aux États-Unis en 1971 où il étudie la physique au Fullerton Junior College tout en travaillant comme machiniste. Il oriente ensuite sa carrière vers la réalisation de films à effets spéciaux. En 1978, il sort le court-métrage « Xenogenesis » puis « Les Tueurs volants » en 1981.

Très vite remarqué par Hollywood, James CAMERON réalise, en 1984, son premier succès, « Terminator », suivi de « Aliens le retour » en 1986. En 1989 sort « Abyss », film dont la majeure partie se déroule sous la mer. James CAMERON sollicite l’un de ses frères, Mike, afin qu’il lui invente des caméras révolutionnaires pour filmer sous l’eau.

Durant les 10 années suivantes, James CAMERON s’emploie sans cesse à renouveler le monde des effets spéciaux en montant des projets toujours plus novateurs. L’idée de réaliser un film sur la tragédie du Titanic fait son chemin et James CAMERON collecte une riche documentation sur l’histoire du paquebot.

Pour sa première expédition sur l’épave du Titanic, James CAMERON fait appel au Dr Anatoly Mikhailovich SAGALEVICH et aux moyens dont celui-ci dispose : le navire océanographique Akademik Mstislav Keldysh et les sous-marins océanographiques Mir-1 et Mir-2.

Le Dr Anatoly SAGALEVICH est, en effet, Chef de laboratoire du département systèmes sous-marins de l’Institut d’océanographie P. P. Shirshov de Moscou et concepteur des Mir-1 et Mir-2. Il a également déjà effectué une plongée sur l’épave en 1991.

Du 7 au 27 septembre 1995, James CAMERON et son équipe effectuent 12 doubles plongées à bord des Mir afin de modéliser l’épave. Lors de ces plongées, James CAMERON fait équipe avec Anatoly SAGALEVICH et Andrei ANDREYEV à bord du Mir-1.

« Imaginez deux savants russes et un cinéaste hollywoodien entassés dans un espace plus réduit qu’une voiture de clown, en chute libre pendant des heures sur quatre mille mètres de ténèbres, et le poids de l’océan comprimant la sphère de métal glacé. Assez longtemps pour songer que nous nous en remettons à d’innombrables systèmes technologiques pour atteindre et filmer le plus parfait symbole de l’échec technologique – le Titanic. »

James CAMERON et le Dr Anatoly SAGALEVICH (sur sa droite) préparent, avec les équipes de tournage, une des plongées sur l’épave du Titanic.
James CAMERON et le Dr Anatoly SAGALEVICH (sur sa droite) préparent, avec les équipes de tournage, une des plongées sur l’épave du Titanic.

L’exploration de l’épave s’effectue à l’aide d’un robot sous-marin autonome (ROV) spécialement conçu, relié par un cordon ombilical de 26 mètres de long au submersible et surnommé Snoop Dog.

Une fois encore, Mike, le frère de James CAMERON, invente une caméra de 35 mm placée dans un cylindre en titane de 60 centimètres lui-même installé dans une cloche en verre en silice capable de résister à des pressions hydrauliques élevées et des températures très basses.

À bord de Mir-1, James CAMERON dirige lui-même la caméra. L’intérieur de l’épave est en partie exploré au niveau du Grand Escalier et des sections adjacentes.

James CAMERON et Anatoly SAGALEVICH participent à la première émission de télévision en direct des profondeurs alors qu’ils sont à bord de Mir-1 à proximité de l’épave du Titanic.

En 1997, le film « Titanic » sort dans les salles. Ce sera l’un des plus grands succès de l’histoire du cinéma, le plaçant en 2e position du box-office mondial après un autre film réalisé par James Cameron : « Avatar » (2009). « Titanic » reçoit 11 Oscars dont ceux du Meilleur film et du Meilleur réalisateur.

Passionné par la plongée profonde et par les océans, James CAMERON crée en 1998, avec son frère John, la société de production Earthship Productions qui réalise des films documentaires sur l’exploration et la conservation des océans.

« C’était une expédition très ambitieuse et… c’est ce qui m’excitait. J’allais faire tout ce que j’aurais voulu faire en 1995, quand j’ai vu le Titanic pour la première fois. La première fois, j’étais si intimidé d’être là, d’y être physiquement, que je n’ai pas pu réfléchir à autre chose. »

Du 4 août au 25 septembre 2001, James CAMERON revient sur le site de l’épave du Titanic. L’objectif de l’expédition est de recueillir des prises de vues destinées à la réalisation du documentaire « Les Fantômes du Titanic ».

Accompagné des historiens Don LYNCH et Ken MARSCHALL, auteurs du livre « Titanic la grande histoire illustrée », James CAMERON souhaite réaliser des prises de vues en 3D de l’extérieur de l’épave, de la proue, de la poupe et du champ de débris. Une fois encore, les 12 plongées sont effectuées avec les sous-marins océanographiques russes, Mir-1 et Mir-2.

Pour cette expédition, James CAMERON développe des robots sous-marins autonomes (ROV) reliés par un câble fin à fibres optiques, des éclairages adaptés aux grandes profondeurs ainsi que du matériel photographique performant.

« Je savais où se trouvait chaque élément et… on était à l’intérieur du vrai paquebot… Personne ne l’avait revu depuis 1912. Je suis entré… C’était vraiment comme si j’y étais… J’étais concentré sur l’écran du ROV, et en le guidant, je me projetais en pensée dans le robot. Je me croyais vraiment à l’intérieur. Je longeais un couloir et je savais qu’en tournant le coin, j’arriverais aux ascenseurs. Et au coin… personne n’avait photographié ces ascenseurs depuis 1912. Personne ne les avait revus depuis. Et ils étaient là devant moi ! »

Les 2 ROV baptisés Jack et Elwood, de taille très compacte, sont capables de pénétrer plus profondément dans l’épave et de réaliser des vidéos de très haute qualité. Plusieurs parties de l’intérieur du paquebot, comme le hall de réception et plusieurs cabines, notamment les suites de luxes sont ainsi explorées et 900 prises de vues vidéo sont réalisées.

En mai-juin 2002, James CAMERON se passionne également pour l’histoire du cuirassé allemand Bismark coulé le 27 mai 1941, à 4 700 mètres de profondeur au nord de l’océan Atlantique.

L’occasion pour lui de retravailler avec Anatoly SAGALEVICH et les Mirs russes et d’utiliser, à nouveau, les moyens sous-marins mis au point dans le cadre des expéditions Titanic. Le documentaire « James Cameron’s Expedition : Bismarck » obtient, en 2003, un Emmy Award dans la catégorie Meilleur son.

James CAMERON et Ron ALLUM
James CAMERON et Ron ALLUM

Au cours de cette mission, James CAMERON est accompagné de l’ingénieur australien, Ron ALLUM, qui a développé, en 2000, des systèmes de prises de vues sous-marines en 3D. Conquis par cette technologie, James CAMERON les utilise dans différents projets cinématographiques.

Impressionné par l’inventivité et la capacité d’adaptation de Ron ALLUM, James CAMERON partage avec lui son nouveau projet : construire un sous-marin vertical, muni de caméras, capable d’atteindre le point le plus profond des océans, la fosse des Mariannes, située à 11 000 mètres de profondeur. Ce rêve, tenu secret, est baptisé DEEPSEA CHALLENGER

En 2004, James CAMERON produit le film de Stephen LOW, « Volcans des abysses », qui explore les fonds sous-marins grâce à des moyens sophistiqués, dont le sous-marin américain Alvin.

Du 24 juin au 5 juillet 2005, et du 18 au 30 juillet 2005, James CAMERON conduit une nouvelle expédition en partenariat avec le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et la chaîne de télévision Dicovery Channel. L’objectif de l’expédition, dirigée par le Dr Anatoly SAGALEVICH, est de visiter des parties du Titanic encore inexplorées pour tourner le documentaire « Last the Titanic », mais aussi d’évaluer les détériorations de l’épave.

Lors de cette expédition, les ROV inventés par James CAMERON s’aventurent dans la cabine des passagers de 1re classe Isidor et Ida STRAUS, les bains turcs, mais aussi Scotland Road (couloir où se trouvaient les cabines des membres de l’équipage). Il échoue cependant dans sa tentative de filmer l’intérieur de la chaufferie n°6. Cette expédition permet également d’émettre de nouvelles théories sur la façon dont le paquebot s’est brisé et a coulé.

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Le DEEPSEA CHALLENGER

Au cours de cette expédition, James CAMERON et Ron ALLUM réalisent une émission sur l’épave retransmise en direct. C’est le moment que choisit James CAMERON pour proposer à Ron ALLUM de fabriquer le DEEPSEA CHALLENGER.

Durant 7 ans, Ron ALLUM s’attelle secrètement, en Australie, à la construction de l’engin sous la direction de James CAMERON qui émet 2 conditions principales. Le sous-marin devra :

  • être de forme verticale pour descendre et remonter rapidement, afin de consacrer plus de temps sur le fond ;
  • peser moins de 10 tonnes pour qu’il s’adapte à n’importe quel bateau de surface.

Grâce à de nombreuses idées novatrices, Ron ALLUM relève tous les défis et parvient à allier poids minimal et performances scientifiques. Le 26 mars 2012, après de nombreuses plongées tests, James CAMERON atteint, à bord du DEEPSEA CHALLENGER, 10 908 mètres de profondeur dans la fosse des Mariannes, 52 ans après Jacques PICCARD et Don WALSH.

« J’observe la jauge de profondeur et j’ouvre le micro. « Surface, ici DEEPSEA CHALLENGER. Je suis au fond. Profondeur 10 898.50 m… [ndlr : la profondeur sera réajustée à 10 908 mètres au retour en surface]. Le système vital est bon, tout a l’air de fonctionner. » C’est seulement à ce moment-là que je réalise que j’aurais pu préparer quelque chose de plus mémorable comme « Un petit pas pour l’homme »… »

En mars 2013, James CAMERON lègue le DEEPSEA CHALLENGER à l’Institut océanographique Woods Hole (WHOI). L’objectif de ce partenariat est de stimuler les avancées en sciences de la mer tout en s’appuyant sur les innovations dont le submersible est équipé.

Le 16 mars 2013, lors du dîner annuel de l’Explorers Club, James CAMERON reçoit la Médaille du Club des Explorateurs, la plus haute distinction décernée par le Club pour des contributions exceptionnelles dans le domaine de l’exploration, la recherche scientifique, ou pour le bien-être de l’humanité.

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James CAMERON lors de son direct à l’occasion de la soirée "Challenger Deep" en présence de Paul-Henri NARGEOLET et Don WALSH.

Le 12 février 2014, la maquette échelle 1 du DEEPSEA CHALLENGER fait son entrée à La Cité de la Mer et complète la collection unique de la Grande Galerie des Engins et des Hommes. À cette occasion, les équipes de La Cité de la Mer convient le public à assister à une soirée spéciale « Challenger Deep » en présence des plus grands océanautes : Paul-Henri NARGEOLET, Don WALSH, Anatoly SAGALEVICH… et James CAMERON qui intervient en direct par Skype.

« L’exploration c’est le résultat de la curiosité. Certains d’entre nous sont curieux, pour découvrir les merveilles du monde ils vont lire et ça va leur convenir, c’est leur forme d’exploration… mais d’autres personnes comme Don WALSH ou PH NARGEOLET, vont absolument vouloir aller voir de leurs propres yeux… Je suppose que c’est mon cas aussi ! »

Crédits photos

© WHOI, Will RAMOS │ Ocean Leadership, Charlie ARNESON │ Botanical Press, Paul T. ISLEY III, 2009 │ Baptiste ALMODOVAR