Une jeunesse bercée par les récits d’exploration
Jacques ROUGERIE passe les onze premières années de sa vie en Côte d’Ivoire où il a la chance de côtoyer un ami érudit de son père : Théodore MONOD qui est à la fois botaniste, zoologiste, géologue, archéologue et géographe.
Théodore MONOD a l’opportunité de participer, à l’invitation d’Auguste PICCARD, aux plongées d’essais du bathyscaphe FNRS II entre 1948 et 1954 dont il tire le récit « Bathyfolages, plongées profondes, 1948-1954 ».
À l’âge de 11 ans, Jacques ROUGERIE assiste, avec son père, à la projection du film « Le monde du silence », réalisé par Louis MALLE et Jacques-Yves COUSTEAU. C’est, pour lui, un bouleversement et un choc qui scelle son destin…
Il se passionne également, dès son plus jeune âge, pour les récits de science-fiction écrits par Jules VERNE (« Vingt mille lieues sous les mers »…), Isaac ASIMOV (« Les Robots »…) ou Arthur Charles CLARKE (« 2001, L’Odyssée de l’espace »…). Trois auteurs qui inventent des mondes nouveaux et futuristes (parfois en lien avec l’Océan).
Une vocation en marche : « Habiter la mer »
De 1964 à 1969 Jacques ROUGERIE se forme au métier d’architecte à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (Paris) dans la lignée d’Auguste PERRET, architecte français spécialiste du béton armé.
De 1965 à 1967, il intègre l’École des Arts et Métiers de Paris-Jean PROUVE- dans la spécialité « Technique de construction ». Puis de 1971 à 1973, il prépare une thèse à l’Université de Vincennes qu’il soutient en 1972.
Entre 1970 et 1973, parallèlement à sa formation d’architecte, Jacques ROUGERIE assiste à des séminaires à l’Institut d’Océanographie de Paris.
En 1972, il devient architecte diplômé par le Gouvernement (Architecte DPLG) et fonde sa propre agence d’architecture : Jacques Rougerie Architecte.
Il souhaite élaborer une nouvelle architecture en se détachant des références traditionnelles, avec la philosophie qui l’anime depuis toujours : « Habiter la mer ». Il se consacre alors à des projets liés au monde marin basés sur une architecture spécifique et originale.
Jacques ROUGERIE parcourt le monde à la recherche des dernières technologies offshore. Il s’intéresse de près à la bionique (construire en s’inspirant de la nature) et étudie les populations proches du monde marin, ayant toujours à l’esprit la nécessité d’intégrer l’Homme au cœur de son environnement naturel et culturel.
En 1974, Jacques ROUGERIE fonde le Centre d’Architecture de la Mer (CAM) qui réunit une équipe pluridisciplinaire dans laquelle un ingénieur, un biologiste, un agronome, un économiste, un océanographe et un sociologue travaillent en collaboration avec les architectes.
Le CAM est alors spécialisé dans des projets d’aménagement et d’architecture adaptés à tous les milieux aquatiques et ayant, de ce fait, plusieurs vocations : agricole, touristique, culturelle, scientifique, industrielle. L’objectif du groupe est basé sur une certaine conception de la vie de l’homme en mer.