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François Sarano © Pascal Kobeh, Galatée Films
François SARANO © Pascal Kobeh, Galatée Films

François SARANO, Océanographe

Docteur en océanographie, plongeur professionnel, fondateur de l’association Longitude 181, écrivain, conférencier, spécialiste, entre autres, des requins et des cachalots.

Jeunesse d’un plongeur presque né

Même si, lorsqu’il est enfant, il ne vit pas au bord de la mer, François SARANO se familiarise très tôt avec cet élément. Lors de vacances estivales à la plage, ses parents lui font découvrir les joies que procure l’océan et l’incitent à observer les merveilles qu’il recèle.

Jacques SARANO, son père, se montre désireux d’éveiller chez son fils la curiosité et la soif de découverte. Il lui offre à l’âge de 6 ans, un masque de plongée et l’amène observer les poulpes en Méditerranée. Pour François SARANO, cet épisode est une révélation et marque le début de son admiration pour le monde marin.

« Lorsque l’on découvre les poulpes à 6/7 ans avec leurs petits yeux dorés fendus de noir qui vous regardent, cela vous ouvre des univers, cela vous donne envie de voir ce qui se passe au milieu des poissons. »

François Sarano © Aymeric Picot, La Cité de la Mer
François SARANO © Aymeric PICOT, La Cité de la Mer

François SARANO effectue sa scolarité primaire et secondaire à l’Institution Notre-Dame de Valence. Adolescent, entre 14 et 15 ans, il décide de s’initier à la plongée et adhère avec ses amis au Cercle Valence Plongée où il forge de belles amitiés.

« On allait sous l’eau pour ramasser des trucs […] un peu de corail rouge, des trucs dans les épaves… On était un petit peu des chapardeurs. Mais très rapidement, la beauté du monde marin, l’inventivité de la nature nous a surpris. »

Bien plus qu’une simple activité de loisir, la plongée sous-marine se transforme très vite en une véritable passion pour François SARANO. Consacrant la majeure partie de son temps libre à sillonner les fonds marins de la Méditerranée, il devient rapidement un plongeur expérimenté.

« Dans les années 1970, avec mes amis du Cercle Valence Plongée, nous avions l’habitude de voir beaucoup de gros poissons sur les têtes rocheuses qui prolongent, en profondeur, les falaises côtières de la région comprise entre Sausset-les-Pins et Carro. L’une d’elles, que nous dénommions « Le Château », au large du phare de la Couronne, faisait l’objet de toute notre attention week-ends et jours fériés. »

Chaque plongée est, pour François SARANO, l’occasion de s’extasier devant la richesse du monde sous-marin. En plongeur avisé, il prend soin d’établir un bref compte-rendu où il décrit tout ce qu’il a pu observer lors de chacune de ses immersions sous-marines.

« Je prends des notes, je fais des croquis des attitudes des poissons ou je note le relief, la couverture végétale, toutes les espèces animales que je peux observer. Et après ça permet de mieux partager avec les autres. »

Une vocation en marche

François SARANO devient un jeune homme curieux de tout. Il entame des études de biologie à la Faculté des Sciences d’Aix-Marseille I, après avoir longtemps hésité avec un cursus dans le domaine de la physiologie cérébrale.

« Quand j’étais en fac, je voulais faire de la physiologie cérébrale. Je m’intéressais à la mémoire. Tout est intéressant ! Le vivant est formidable ! »

Entre 1972 et 1978, il passe sa Maîtrise d’enseignement en Sciences Naturelles et enseigne durant 2 ans au lycée d’Ouargla, dans le Sahara algérien.

De 1979 à 1983, François SARANO prépare un doctorat de 3e cycle de Biologie et Physiologie Animales, à l’Université de Poitiers. Il rencontre celle qui deviendra son épouse et sa collaboratrice, Véronique SIMON, doctorante en océanographie.

Véronique lui fait découvrir le grand large, les traversées transméditerranéennes et transatlantiques à la voile, puis l’océan Austral jusqu’en Antarctique.

Il décide de consacrer sa thèse à la reproduction du merlu dans le golfe de Gascogne. Très investi et soucieux de comprendre tous les enjeux du processus, François SARANO juge indispensable d’aller sur le terrain pour mener à bien son travail de recherche. Il sollicite alors l’aide de Fernand VOISIN, pêcheur sur l’île d’Yeu, en Vendée.

Ce dernier accueille le jeune doctorant à bord de son bateau, le Pétrouchka, lors de plusieurs campagnes de pêche.

« Fernand Voisin et l’équipage du Pétrouchka m’ont offert ma thèse de doctorat et mon vrai baptême de l’Océan. »

Les années Cousteau et la Redécouverte du Monde

En 1985, François SARANO fait la rencontre de Jacques-Yves COUSTEAU, célèbre explorateur océanographique et fameux commandant du navire d’exploration la Calypso.

À cette époque, le Commandant COUSTEAU se lance un ambitieux défi : partir à la « Redécouverte du Monde ».

Dans une démarche écologique, il souhaite retourner sur les lieux qu’avaient explorés James COOK et Louis Antoine de BOUGAINVILLE au 18e siècle afin de rendre compte des bouleversements observés depuis cette époque.

Jacques-Yves Cousteau © Weaver Tripp
Jacques-Yves COUSTEAU © Weaver Tripp

La rencontre avec Jacques-Yves COUSTEAU est alors déterminante pour François SARANO. En effet, le commandant de la Calypso s’intéresse à ce jeune docteur en océanographie, brillant plongeur de surcroit. Il lui offre l’opportunité de rejoindre sa prestigieuse équipe et de faire partie de son projet « Redécouverte du Monde ». François SARANO accepte et se retrouve aux côtés des plus grands noms de la plongée comme Albert FALCO.

Entre 1985 et 1997, François SARANO parcourt alors les mers du monde à bord des navires du Commandant COUSTEAU : la Calypso et l’Alcyone. Il participe à une vingtaine d’expéditions scientifiques en tant que plongeur tout d’abord, puis conseiller scientifique et enfin chef de mission.

« À bord de la Calypso, j’étais plongeur, le plus souvent le « sujet », c’est-à-dire celui qui présentait les animaux qui étaient filmés. Je m’occupais des rapports de plongée et de ce qui se passait à bord pour écrire des articles et pour le montage des films. Lorsque je n’étais pas en expédition, je faisais la préparation des expéditions, je préparais les documents nécessaires aux discours de Jacques-Yves COUSTEAU, je participais […] aux réflexions générales sur la philosophie et la conduite que l’équipe Cousteau devait suivre. Je m’occupais des relations avec les scientifiques, j’écrivais quelques articles à caractère scientifique lorsque les observations faites sur le terrain le permettaient. Voilà rapidement les principales occupations mais l’essentiel était d’être disponible et enthousiaste ! »

Ces 13 années au sein de cette éminente équipe se révèlent évidemment très instructives pour François SARANO. Sous la houlette de Jacques-Yves COUSTEAU, il fait ses premières armes dans l’exploration sous-marine. Il acquiert une solide expérience du terrain tout en perfectionnant sa démarche scientifique. Il apprend à confronter ses observations aux savoirs académiques.

« Jacques-Yves COUSTEAU m’a montré l’art de l’exploration qui consiste à prendre le temps d’observer avec un regard neuf, sans a priori, puis à comparer avec ce qui est su, pour le réinscrire dans l’histoire globale de notre petite planète. »

Toujours très consciencieux, François SARANO a conservé l’habitude, prise dès ses premières plongées, de noter dans des carnets toutes ses impressions et de réaliser des croquis. Une façon pour lui de se souvenir et d’immortaliser les événements marquants auxquels il assiste.

En juillet 1985, pour sa première expédition en tant que plongeur de l’équipe Cousteau, François SARANO embarque pendant 2 mois sur la Calypso à destination d’Haïti, dans le cadre de la mission « Redécouverte du Monde ». Fasciné par les requins, François SARANO attend beaucoup de cette première étape. Malheureusement, l’équipe ne verra aucun requin.

« Juillet 1985, Calypso cingle vers Haïti, première étape de son nouveau tour du monde. Je rêve d’épaves et de requins… »

En novembre 1985, la Calypso met le cap sur Cuba. Lors de cette étape, François SARANO et les autres plongeurs visitent de nombreuses épaves reposant dans les eaux du port de La Havane. Ils ont également la chance de contempler un banc de tarpons.

Autre fait inédit que François SARANO et les autres membres de l’équipe Cousteau ont le privilège d’observer : le festin du requin-baleine.

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La Calypso

Nous assistons à une scène qui n’avait jamais été filmée : le banquet d’un requin-baleine. Ce géant mesure 10 mètres de longueur et pèse une douzaine de tonnes. Il remonte des profondeurs à la verticale, la gueule béante, et engloutit une eau grouillante de crevettes et de sardines. Il mange en surface, « debout » dans la mer. Le liquide superflu jaillit de chaque côté de sa tête, par ses fentes branchiales, tandis que les proies retenues par le filtre de ses branchies passent dans son œsophage.

En octobre 1986, François SARANO et l’équipe Cousteau se rendent dans les îles Marquises (océan Pacifique). Une nouvelle fois, ils peuvent contempler le spectacle des requins comme le requin pointe blanche Carcharhinus albimarginatus.

Lors de ces expéditions avec l’équipe Cousteau, François SARANO n’est pas seulement attentif aux espèces animales qu’il côtoie. Il est également sensible à tous les éléments qu’il rencontre, aussi inattendus soient-ils.

En juillet 1987, durant une mission dans les îles Galápagos (océan Pacifique) au sud des îles Australes (Polynésie Française), François SARANO et les autres membres de l’équipe Cousteau explorent un volcan sous-marin.

« Calypso ausculte le fond de l’océan Pacifique. Point de terre à moins de 200 milles. Pourtant un volcan sous-marin se dessine sur l’écran du sondeur : le Mac Donald. Il s’élève de la plaine abyssale, par 3 000 mètres de fond jusqu’à 50 mètres sous la surface. »

En septembre 1988, François SARANO et l’équipe Cousteau plongent au large de l’Asie du Sud-Est, à Bornéo, et découvrent le sanctuaire des tortues.

« Albert FALCO filme la progression de l’équipe dans le dédale. Soudain, sur une arête rocheuse, un crâne se découpe dans la lumière, puis une carapace et trois squelettes de tortue. […] Au-delà s’ouvre une vaste salle. Une dizaine de carapaces posées sur le fond émergent à peine du linceul de vase blanchâtre, qui au fil des ans, les enveloppe à jamais. La cathédrale est devenue sépulture ; les carapaces des gisants. Nous planons au-dessus de ce cimetière respectueux. »

Pour François SARANO, toutes ces découvertes sont la preuve de la richesse incontestable des océans. Mais cette richesse lui semble fragilisée et largement malmenée. En juillet 1985, lors de l’expédition à Haïti (océan Atlantique), il ne peut s’empêcher de déplorer l’appauvrissement de l’écosystème marin local.

« Le constat est désolant, les récifs coralliens sont chatoyants mais vides de grands poissons. Partout des nasses et des filets vides. […] Haïti est un immense drame, un chaos où rien n’est épargné, ni la nature, ni les hommes. »

Durant les expéditions auxquelles il participe, François SARANO prend part au tournage de 25 films que réalise Jacques-Yves COUSTEAU dans le cadre de la série télévisée « À la redécouverte du monde ».

En 1992, François SARANO co-réalise avec Jacques-Yves COUSTEAU les documentaires « La Mer volée » et « The mirage of the sea ». Il écrit également les livres « Les Secrets du Danube » et « Les Secrets de Bornéo » en 1993, « Mission en Indonésie » en 1994 ou « Madagascar, l’île des Esprits » en 1995.

Incontestablement, ces années passées au sein de la prestigieuse équipe Cousteau furent des plus formatrices pour François SARANO. Il a pu se forger une solide expérience professionnelle tout en conservant sa curiosité et son émerveillement pour l’océan intacts. En 1997, Jacques-Yves COUSTEAU décède, à l’âge de 87 ans. Cet événement marque la fin des expéditions scientifiques de l’équipe Cousteau.

« Je me suis souvent posé cette question : À quoi ressemble la vie là-dessous sous la peau de l’océan que l’étrave de Calypso s’évertuait à retourner, mille après mille, pendant les interminables navigations ? […]. Et quand enfin, nous avions l’occasion de satisfaire notre curiosité, nous ressortions avec encore plus de questions. »

L’après-Cousteau

De 1999 à 2001, François SARANO rejoint le programme « Deep Ocean Odyssey » comme conseiller scientifique au côté de son ami Christian PÉTRON puis comme directeur de recherche. « Deep Ocean Odyssey » avait pour objectif de réaliser une série télévisée sur l’exploration de la zone inaccessible en plongée autonome. Le programme de recherche s’appuyait sur l’utilisation d’un sous-marin d’exploration capable de descendre jusqu’à 1 000 mètres de profondeur.

La première expédition de ce programme se déroule en Afrique du Sud à la rencontre du grand requin blanc. Francois SARANO dirige l’expédition dont Jean-Michel COUSTEAU sera la vedette au côté de André HARTMAN, d’Yves LEFEVRE. Ils réaliseront en équipe les premières plongée libres à la rencontre du grand requin blanc.

« Soudain, la silhouette sans équivoque d’un grand requin blanc. Il fonce sans souci de houle, ni de courant. Il nous a vus, sa trajectoire est directe. Il est sur nous. Le cauchemar. Non, le rêve. Nous l’attendions ! Posés sur le fond, Jean-Michel COUSTEAU et André HARTMANN le laissent entrer en scène sous les projecteurs. »

De 2001 à 2003, il est nommé responsable du département « Pêches et ressources halieutiques » au Fonds mondial pour la nature WWF France.

Pour François SARANO, cette fonction est une nouvelle occasion de constater les dommages subis par les océans et la diminution des ressources halieutiques causée par les pratiques abusives de la pêche industrielle.

Afin d’agir contre ces excès, François SARANO élabore avec Laurent DEBAS, océanographe et directeur de l’unité Océan et mer du WWF France, les UEGC (Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées). Ces UEGC répondent à la préoccupation mondiale de la durabilité des pêches tout en restaurant les écosystèmes, en redonnant la gestion « usufruitière » de la ressource aux pêcheurs artisans.

Amoureux de la Libye, François SARANO et son épouse publient en 2002 un guide puis le livre « Libye, trésor sorti de l’ombre ».

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Longitude 181 : la voix de l'Océan

L’association Longitude 181

En 2002, François et Véronique SARANO fondent Longitude 181, en collaboration avec le photographe sportif et grand voyageur, Vincent OHL. Albert FALCO est nommé président d’honneur.

Leur objectif est de rassembler les plongeurs, témoins privilégiés de l’évolution de l’univers marin, pour qu’ils deviennent les ambassadeurs des créatures qui le peuplent, afin que leurs suppliques, aujourd’hui inaudibles, soient enfin entendues par le grand public et les décideurs.

Le choix du nom de l’association Longitude 181 n’est pas anodin. François SARANO et Vincent OHL l’ont voulu en accord avec leurs ambitions.

« Le nom devait évoquer les voyages et l’expérience d’où le mot longitude…Mais nous rêvions d’un espace beaucoup plus large que le seul espace géographique évoqué par les longitudes, un espace de partage bien au-delà de l’espace physique, d’où la longitude 181 qui n’existe pas (les longitudes s’arrêtent à 180). Pourquoi les longitudes et pas les latitudes : parce que les latitudes tronçonnent la planète en tranche… alors que les longitudes unissent les pôles. »

Parmi les actions de sensibilisation initiées par Longitude 181 : la « Charte internationale du plongeur responsable » lancée en 2002. Disponible en 25 langues, cette charte pousse chacun à s’interroger pour mieux préserver les richesses de la mer et pour les partager plus équitablement.

Elle est mise en application par plus de 100 centres de plongée Ambassadeurs dans le monde, notamment par la Fédération Française d’études et de Sports Sous-marins (FFESSM).

En 2003, Yves LEFÈVRE, photographe et cinéaste animalier, alerte François SARANO sur le développement fulgurant du shark finning en Polynésie française. Signifiant littéralement « pêche aux ailerons », cette pratique consiste à mutiler le requin en récupérant ses ailerons et sa nageoire caudale avant de le rejeter vivant à la mer.

En réaction à cette activité, l’association Longitude 181 lance le projet « Pour la protection des requins ». Dirigée par Véronique SARANO, cette campagne s’appuie sur une lettre ouverte au gouvernement demandant le classement des requins en espèces protégées. Une pétition circule dans le monde entier et recueille plus de 40 000 signatures.

Le ministre polynésien du développement durable George HANDERSON, en prend acte et propose en 2006 et 2007, deux décrets interdisant le commerce et la pêche des requins, leur classement sous le statut d’animaux protégés et la création de sanctuaires en Polynésie.

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Longitude 181 met également en place la campagne « Ensemble contre les déchets en mer » dont l’objectif est de sensibiliser tous les utilisateurs de la mer et de fédérer les actions entreprises localement pour faire évoluer les comportements. Depuis des opérations ont lieu chaque année le 8 juin, dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Océan.

Parallèlement, Longitude 181 initie de nombreuses actions et développe 3 programmes d’étude, d’information et de préservation : « Grands requins de Méditerranée », « Raies mantas et raies mobulas » et « Cachalots de l’océan Indien ».

Programme « Grands requins de Méditerranée »

Durant trois années, François SARANO et ses amis cameramen sous-marins, Stéphane GRANZOTTO et René HEUZEY sillonnent la Méditerranée à la recherche des requins grisets, requins bleus, requins gris, requins marteaux et même du grand requin blanc.

En effet, des témoignages anciens révélaient le foisonnement de ces espèces en Méditerranée. Il en découle, en 2013, un magnifique film documentaire de 52 minutes sur la disparition des requins de Méditerranée intitulé « Méditerranée, le royaume perdu des requins ».

En janvier 2014, François et Véronique SARANO lancent avec Longitude 181 Nature, le programme « Grand requin blanc de Méditerranée ». Ce projet planifié sur trois ans, a pour objectif, d’étudier et de récolter des données scientifiques indispensables permettant de proposer des mesures efficaces pour protéger cette espèce malmenée, victime de la surpêche.

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« Le grand requin de Méditerranée, c’est maintenant ou il sera trop tard ! La pêche a eu raison des requins qui régnaient en Méditerranée. Aujourd’hui, la population est en danger critique d’extinction. C’est tout à fait inacceptable. »

François SARANO, en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche algérien, diffuse dans les centres de formation et dans les ports de pêche des documents de sensibilisation pour protéger les requins de Méditerranée.

Des fiches d’identifications actualisées des « Requins de Méditerranée à protéger » sont créées par Véronique et Marion SARANO (la fille de François et Véronique SARANO) en partenariat avec le Professeur Farid HEMIDA (École Nationale Supérieure des Sciences de la Mer et de l’Aménagement du Littoral d’Alger) qui a réalisé un premier état des lieux en 2004.

En mars 2015, des conférences sont également organisées à Alger. Parallèlement, le programme GREBA (Grands Requins du Bassin Algérien) voit le jour. En juin 2015, une première mission de repérage a lieu sur la côte algérienne à Skikda.

En octobre 2015, Véronique SARANO présente les premières fiches d’identification des requins au Salon International de la Pêche et de l’Aquaculture (SIPA) d’Oran où elles reçoivent un très bon accueil de la part du Ministre de la pêche et des directions locales des pêches.

En janvier 2016, les fiches présentant 18 requins de Méditerranée à protéger sont plébiscitées au Salon international de la plongée sous-marine de Paris par de nombreux plongeurs qui découvrent, à leur tour, que la Méditerranée abrite plus de 40 espèces de requins.

En 2017, Longitude 181, représentée par François SARANO, Hamza MENDIL et Marie ABEL participe à l’EEA, une conférence européenne sur les requins. L’association y présente la première étude de distribution des requins bleus sur les côtes algériennes. Elle participe également à la table ronde « Requins de Méditerranée » où elle fait adopter une mesure qui sera portée devant la CGPM (Commission internationale chargée de promouvoir la pêche durable en Méditerranée) : à savoir, dégager un budget conséquent pour les ONG et associations chargées d’informer et de sensibiliser les pêcheurs à la nécessité de protéger les requins.

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« Au nom des requins », association Longitude 181

En novembre 2018, Longitude 181 lance la campagne « Pas de requin dans mon assiette ! ». Cette nouvelle initiative du programme « Requins de Méditerranée » est une action citoyenne. Elle invite le public à refuser d’acheter du requin en poissonnerie (saumonette, roussette, requin bleu ou requin hâ) et à signer et faire circuler l’appel citoyen.

En savoir plus sur l’action « Au nom des requins » de Longitude 181.

Programme « Raies mantas et raies mobulas »

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« Manta Ray of Hope », association Longitude 181

En 2013, Longitude 181 s’associe au projet « Manta Ray of Hope » pour une campagne de préservation des raies, notamment les différentes espèces de raies Manta et de raies Mobula. Celles-ci sont en effet victimes d’une pêche intensive pour leurs opercules (appendices pré-branchiaux), très recherchées dans la médecine traditionnelle chinoise.

Grâce à une forte mobilisation, les 178 pays membres de la CITES (Convention sur le Commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) inscrivent, en mars 2013, deux espèces de raies Manta (ainsi que 5 espèces de requins) à l’Annexe II de la CITES. Cette inscription ne met cependant pas fin à la pêche des raies Manta mais permet de freiner leur surexploitation.

En 2016, Longitude 181 et l’organisme britannique Manta Trust lancent une pétition pour que les raies Mobula soient également inscrites à l’Annexe II de la CITES. Cette pétition compte pas moins de 2 400 signataires et encourage les membres délégués de la CITES à inscrire les raies Mobula à l’Annexe II (ainsi que 4 espèces de requins).

En savoir plus sur la campagne pour la protection des raies de Longitude 181.

Programme « La voix des cachalots »

Longitude 181 poursuit également une étude approfondie sur les cachalots de l’île Maurice (océan Indien) en collaboration avec l’ONG Marine Megafauna Conservation Organisation (M2CO) et René HEUZEY (Label Bleu Production). L’objectif principal du programme est de mieux connaître la population de cachalots de l’île Maurice et déterminer quelle est son évolution.

Basée sur des campagnes annuelles réalisées avec des éco-volontaires, le programme consiste en :

  1. l’identification des cachalots,
  2. la réalisation de fiches d’identité précises
  3. l’étude des relations en sein d’un groupe,
  4. l’étude de la communication sonore,
  5. l’étude de l’importance sociale des «nounous» (allaitement d’un jeune cachalot par 2 femelles).

« Ces grands animaux très altruistes développent une attention au monde extérieur. Bien au-delà de l’utile, ils passent beaucoup de temps à jouer. Les cachalots communiquent par des sons, mais aussi des caresses. C’est 40 tonnes de délicatesse. »

En savoir plus sur le programme « La Voix des Cachalots » de Longitude 181.

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Le jeune cachalot Eliot joue avec François SARANO.

L’aventure « Ωcéans »

En 2004, les réalisateurs Jacques PERRIN et Jacques CLUZAUD (Galatée Films) font appel à François SARANO pour leur projet de film « Ωcéans ». En effet, ayant à peine terminé « Le Peuple migrateur » traitant de la migration des oiseaux, Jacques PERRIN et son acolyte Jacques CLUZAUD projettent de réaliser un film documentaire consacré à la beauté de l’océan et de ses créatures marines. Leur intention est également de montrer les ravages commis par l’homme, et d’encourager chacun à agir pour sa préservation. François SARANO intervient en tant que plongeur, conseiller scientifique et co-auteur du film « Ωcéans ».

Entre 2004 et 2009, il effectue de nombreuses plongées pour le tournage de séquences du film. Une nouvelle occasion pour lui de plonger aux quatre coins du monde et de vivre des rencontres privilégiées avec des créatures marines extraordinaires. Des moments mémorables qu’il évoque avec beaucoup de poésie, comme ici lors d’une plongée avec le grand requin blanc, au large de l’île de Guadalupe, au Mexique.

« Nous nageons de conserve, épaule contre nageoire. Nous nous frôlons, respectueux. Rien ne nous sépare. Aucun artifice. Harmonie. Nous sommes comme à l’aube du monde. Rencontre vraie, sans calcul, innocente, l’une de ces rencontres qui donnent la joie profonde de communier avec le monde vivant et qui démontrent à quel point la vie sauvage indomptée, imprévisible, nous est indispensable. »

Entre deux plongées pour le film « Ωcéans », François SARANO est élu en 2005, membre de l’Académie drômoise, société qui réunit les personnalités notoires originaires de la Drôme. Dans ce cadre, il propose régulièrement des conférences destinées au grand public ou aux collectivités dans une perspective de sensibilisation à la préservation des océans et de la nature.

En 2009, le film « Ωcéans », dont une scène du film a été tournée dans la Grande Halle de La Cité de la Mer, est projeté dans plusieurs festivals avant de sortir au cinéma le 27 janvier 2010.

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Parallèlement, les équipes de Galatée Films et de La Cité de la Mer travaillent de concert pour proposer au grand public une exposition temporaire dédiée au film « Ωcéans », visible d’avril à octobre 2010, dans la Grande Halle de La Cité de la Mer. À cette occasion, en juin 2010, François SARANO participe à plusieurs rencontres et soirées spéciales avec le grand public et les scolaires.

« Ωcéans » rencontre un large succès auprès du grand public et obtient plusieurs récompenses dont le César du meilleur documentaire en 2011. François SARANO co-écrit avec Stéphane DURAND deux ouvrages tirés du film : le livre intitulé « Ωcéans » et le livre documentaire pour la jeunesse, « Le peuple d’Ωcéans ».

Au-delà des rencontres et des découvertes formidables, sa participation au film « Ωcéans » aux côtés de Jacques PERRIN et Jacques CLUZAUD a provoqué un profond bouleversement chez François SARANO allant jusqu’à repenser sa conception de la mer.

« L’expérience de ces 4 années de tournage pour Ωcéans ça a été tous les jours des surprises, tous les jours je me disais mais, ça n’est pas ce que j’ai appris, c’est différent. Ça, c’est le savoir. Ce que fait Jacques [PERRIN], c’est que tout d’un coup ce savoir devienne un ressenti, et c’est un pas complètement différent. »

En 2010 et 2011, François SARANO participe à l’élaboration de la série documentaire produite par Jacques PERRIN et Jacques CLUZAUD, « Le peuple des océans », diffusée sur France 2.

À partir de 490 heures de rushes inédits du film « Ωcéans », cette série en 4 parties (52 minutes chacune) entend faire comprendre les relations que chaque animal marin tisse avec les autres espèces ainsi que son interaction avec l’écosystème dans lequel il vit : le grand bleu, le sable, les forêts marines, les récifs.

L’aventure « L’Odyssée »

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Entre septembre et octobre 2015, François SARANO participe au tournage du film « L’Odyssée ». Il est la doublure sous-marine de l’acteur Lambert WILSON, qui interprète le rôle de Jacques-Yves COUSTEAU. Réalisé par Jérôme SALLE, ce biopic qui retrace une partie de la vie du Commandant COUSTEAU (jusqu’en 1979) avec Audrey TAUTOU dans le rôle de Simone, sa première épouse, et Pierre NINEY dans le rôle de Philippe, son second fils, sortira au cinéma le 12 octobre 2016.

« Fin d’un formidable tournage de 1 mois dans les palmes de JYC et de la Calypso… comme doublure sous-marine de Lambert Wilson qui incarne Jacques-Yves COUSTEAU […] dans le film « L’ODYSSÉE » du réalisateur Jérôme SALLE. Un infini bonheur au sein de l’équipe sous-marine. »

De juin à novembre 2016, une exposition sur les coulisses du tournage est présentée à La Cité de la Mer, avec la participation de François SARANO qui partagera, lors de rencontres spéciales, sa passionnante aventure menée aux côtés du Commandant COUSTEAU.

En effet, en digne héritier et représentant de Jacques-Yves COUSTEAU, François SARANO s’évertue à découvrir et à faire découvrir les innombrables richesses de la mer afin de communiquer son désir de les protéger. Conscient des multiples préjudices portés à l’océan, il n’en reste pas moins optimiste et confiant quant aux pouvoirs insoupçonnés de la nature.

« Nous sommes à la croisée des chemins. Nous pouvons offrir à nos enfants […], une mer plus riche que celle que nous connaissons aujourd’hui. Pour cela, sachons accepter des espaces qui échappent à nos règles, à nos calculs et qui ne répondent ni à nos exigences de rentabilité, ni à nos critères esthétiques. Nous avons les moyens de retrouver une relation plus harmonieuse avec notre Océan. Nous devons en avoir la sagesse. Nous devons faire mieux. L’océan et ses créatures nous montrent le chemin. »

François SARANO ou l’éducation à la mer

En parallèle, François SARANO prend part au projet SeaOrbiter de l’architecte naval Jacques ROUGERIE. Cet engin, à la fois vaisseau d’exploration et laboratoire scientifique universel, est dédié à la découverte du monde sous-marin et à l’éducation au développement durable appliquée à l’océan.

François SARANO intervient en tant que conseiller Éducation et Science de la plate-forme SeaOrbiter et donne de nombreuses conférences pour expliquer au jeune public tout l’intérêt de ce projet.

 

« Grâce à SeaOrbiter, on va pouvoir passer 24h/24 avec les animaux marins que nous voyons aujourd’hui 3 heures par jour. […], on va pouvoir être en permanence sous l’eau, au milieu de ces animaux. Et non plus les observer, maintenant les connaître […] Les reconnaître individuellement. »

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En 2011, il publie le livre « Rencontres sauvages : réflexion sur 40 ans d’observations sous-marines ». Dans cet ouvrage, il entraîne son lecteur dans un voyage autour du monde, à l’écoute de l’océan et de ses créatures, en revisitant ses carnets de plongée, rédigés au jour le jour, depuis 40 ans.

Il propose une réflexion sur l’évolution de notre relation avec l’océan, en comparant ses observations, réalisées au cours de ses innombrables plongées à bord de la Calypso ou pendant le tournage du film « Ωcéans », avec les connaissances scientifiques actuelles.

En 2012, afin de célébrer les 10 ans de la « Charte internationale du Plongeur Responsable » mise en place par Longitude 181, François SARANO et les autres membres de l’association conçoivent le « Guide International des Centres de Plongée Éco-responsables » qui met en avant les centres qui agissent pour une plongée plus respectueuse et durable.

En 2014, François SARANO et sa fille Marion, illustratrice, réalisent un album jeunesse intitulé « La Petite fille qui marchait sur l’eau ». Il raconte l’histoire de Mina, une petite fille qui a la capacité de pouvoir marcher sur l’eau. Mais malheureusement, ce don l’empêche de nager. Désespérée, elle décide de s’enfuir et de partir à la découverte de l’océan. Elle rencontre durant son périple de nombreux animaux marins qui l’aident à accepter sa condition. Véritable ode à la mer, ce livre obtient le prix littéraire « Planète bleue » de Nausicaa, Centre National de la Mer à Boulogne-sur-Mer.

En 2015, François SARANO et Stéphane GRANZOTTO réalisent le documentaire « Danse avec les dauphins » consacré aux relations que les dauphins tissent avec les êtres humains.

En 2016, François SARANO et le documentariste Guillaume VINCENT réalisent une série de 3 documentaires de 52 minutes baptisée « La Planète des Géants ». « Les Peuples des océans » est consacré aux orques, tandis que « La Conquête des océans » met en lumière les cachalots et que « Les voix de l’océan » nous fait découvrir les baleines.

En 2017, au travers de l’essai « Le retour de Moby Dick : ou ce que les cachalots nous enseignent sur les océans et les hommes », François SARANO nous fait découvrir la vie sociale très sophistiquée qui unit des cachalots de l’île Maurice, un groupe qu’il fréquente depuis 2012. Une expérience qu’il poursuit en 2018 avec la sortie du film « Cachalots, à la rencontre des géants » réalisé par Guillaume VINCENT et consacré à Eliot, Vanessa, Irène-gueule-tordue, tous 3 membres du clan de cachalots qui vivent au large de l’île Maurice.

En 2020, il accepte de répondre à l’invitation de la journaliste Coralie SCHAUB pour une longue conversation, sur ses pensées, son univers, son expérience pour « réconcilier les humains avec la nature indomptée, puisque c’est au contact de celle-ci qu’Homo deviendra Sapiens et saura vivre en société, en paix. » La même année, il publie avec Véronique SARANO « Sauvons l’océan, les 10 actions pour (Ré)-Agir » et se font porte-voix afin de changer les choses pour que chacun puisse agir efficacement à son échelle !