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Candice ROCHE

Candice ROCHE, ingénieure-économiste

Ingénieure – économiste chez IFP Energies Nouvelles, Candice ROCHE s’intéresse à la géopolitique de la transition énergétique et des métaux stratégiques.

Quel est votre parcours professionnel ?

En parallèle de mes études, j’ai effectué plusieurs stages alliant géopolitique et questions climatiques, deux domaines qui me passionnent. À Rome, au sein de la Représentation permanente de la France à l’ONU, j’étais chargée de défendre les positions françaises sur les questions alimentaires et notamment sur la pêche. J’ai ensuite rejoint Dassault Systèmes, une entreprise capable de modéliser des problèmes écologiques complexes, ce qui a approfondi ma compréhension des défis environnementaux. Enfin, j’ai effectué un stage de recherche à l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques), sur l’impact des critères ESG (critères environnementaux, sociaux et gouvernance) sur les capacités de défense européennes.

Quel est votre métier aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je suis ingénieure-économiste à l’IFPEN, où je concentre mes recherches sur la géopolitique de la transition énergétique et des métaux stratégiques. La décarbonation de nos systèmes énergétiques nécessite une grande quantité de métaux, dont l’approvisionnement sera influencé par des contraintes géologiques, économiques, et aussi géopolitiques. Mon travail consiste à identifier et évaluer les risques liés à ces enjeux et à élaborer des scénarios (constitution de cartels de producteurs, risque sur les prix, rivalités stratégiques bloquant l’approvisionnement). C’est dans ce cadre que je travaille sur la géopolitique des fonds marins qui sont riches en métaux.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à la géopolitique des fonds marins ?

À titre personnel, j’ai été marquée par le travail de l’activiste Camille ÉTIENNE qui s’était mobilisée sur les réseaux sociaux pour que la France s’oppose à l’exploitation minière des fonds marins. Toutefois, c’est dans le cadre de mon travail sur la géopolitique des métaux que je me suis vraiment intéressée à l’aspect géopolitique de cet enjeu. Avec mes collègues, nous avons identifié l’intérêt de certains États pour les gisements de métaux qui se trouvent au fond de la mer et avons remarqué des alliances et des rivalités nouvelles que nous avons souhaité étudier en profondeur.

Pouvez-vous nous raconter une anecdote en lien avec l’une de vos expériences / missions ?

Lors de mon expérience en diplomatie, j’ai participé à des négociations sur la Blue Economy et la valorisation des ressources marines. Ce qui m’a frappée, c’est la réticence de certains États à soutenir des solutions écologiques car cela générerait une concurrence pour l’un de leur secteur. Cela m’a fait réaliser la complexité des décisions en faveur du climat, car de nombreux facteurs sont en jeu pour un État, comme la protection de ses filières. L’existence d’une solution ne suffit pas à son adoption ; il faut une véritable volonté politique pour générer un changement.

« Votre génération a l’opportunité de réinventer notre rapport aux ressources naturelles et la manière dont nous nous servons dans la nature. Expertise scientifique et conscience des enjeux doivent vous guider pour mieux penser notre future relation à l’océan. »