La ville de Mutriku (Pays Basque) a inauguré le 8 juillet la première usine houlomotrice à colonne d’eau oscillante d’Espagne. D’une puissance installée de 296 kW, la production annuelle est estimée à 600 MWh, soit la consommation d’environ 600 personnes. Le gouvernement basque a investi 2,3 millions d’euros dans ce projet, dont le coût total s’élève à 6,7 millions d’euros.
Le directeur général de la Société Basque de l’Energie (EVE), José Ignacio Hormaeche, a expliqué comment le projet initial de digue de protection du port de Mutriku avait évolué pour finalement intégrer une installation d’énergie renouvelable mettant à profit le potentiel énergétique des vagues. La digue est ainsi équipée d’un système de colonne d’eau oscillante (OWC en anglais) fabriqué par l’entreprise Voith Hydro sur son site de Tolosa, au Pays Basque. Selon M. Hormaeche, il s’agit d’une des technologies de récupération d’énergie des vagues les plus mûres qui existent sur le marché.
Le principe de fonctionnement se base sur la compression/décompression de l’air : la digue est équipée de cavités dans lesquelles le niveau d’eau oscille grâce aux vagues. Lorsqu’une vague incidente fait monter le niveau de l’eau dans chaque cavité, la surpression de l’air engendrée permet de faire tourner une turbine Wells couplée à un générateur. Le système est ouvert et l’air est ensuite relâché à l’extérieur. Quand la vague se retire, cela crée une dépression et l’air aspiré passe lui aussi par la turbine. A noter que la turbine tourne dans le même sens à l’aller comme au retour de l’air, ce qui assure la continuité de la production d’énergie. Les autres avantages de cette technologie sont qu’aucun élément électromécanique n’est en contact avec l’eau de mer, et la proximité du rivage permet de s’affranchir d’un câble sous-marin coûteux.
Dans le cas de la digue de Mutriku, toute l’énergie électrique ainsi produite sera injectée dans le réseau, ce qui en fait une usine pré-commerciale destinée à valider la viabilité de ce type d’installations. De nombreux outils de monitoring viendront compléter la digue en vue d’en analyser dans le détail le comportement avant un déploiement industriel à grande échelle.
Les côtes basques présentent en effet un potentiel énergétique élevé, avec des vagues moyennes à fortes qui tout en assurant une ressource de 24 kW par mètre de côte ne mettent pas en danger les infrastructures. C’est la raison pour laquelle en parallèle de la digue à OWC se développe actuellement le Bimep (Biscay Marine Energy Platform), un centre d’essais en pleine mer qui selon le calendrier devrait être opérationnel au deuxième semestre 2012 pour des essais d’énergies marines, notamment houlomotrice.
Source : BE Espagne numéro 106 (13/07/2011) – Ambassade de France en Espagne / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/67281.htm