Une grande usine de dessalement de l’eau de mer

07/07/2010

17 entreprises (dont Toray, Hitachi et Toshiba), 10 universités (dont l’Université de Tokyo) et divers organismes impliqués dans le traitement de l’eau (dont l’Agence des Eaux Usées de Tokyo) lanceront conjointement un projet de développement d’une grande usine de dessalement de l’eau de mer. Celle-ci pourra produire un million de tonnes d’eau douce par jour, soit un volume deux fois plus important que celui traité par la meilleure des usines actuellement en activité dans le monde. Son coût d’installation et les frais d’exploitation seront cependant deux fois plus bas.

Ce projet appelé « Mega-ton Water System », dont le responsable est M. KURIHARA Yu, conseiller de Toray, a été retenu l’année dernière dans le cadre du « FIRST Program ».

Au total, 140 chercheurs travailleront à la construction de l’usine d’ici la fin de l’année fiscale 2013. Un total de 2,9 milliards de yens (25,9 millions d’euros) sera alloué à ce projet.

Pour augmenter la production d’eau douce, chaque module contenant un filtre utilisé pour l’osmose inverse sera surdimensionné par rapport aux équipements classiques. Leur diamètre atteindra alors les 61 cm. Un module pourra ainsi traiter plus d’eau, ce qui permettra de réduire leur nombre et donc celui des conduits qui les relient. Pour diminuer les coûts de production, ces derniers, habituellement en acier inoxydable, seront fabriqués à l’aide d’une résine développée par Sekisui Chemical. A noter que le prétraitement de l’eau de mer sera effectué sans utiliser de produits chimiques. Enfin, Mitsubishi Heavy Industry mettra en application son savoir-faire dans la construction de grands bâtiments pour réduire les coûts de l’usine.

Des recherches seront par ailleurs menées sur la possibilité de produire de l’électricité à l’aide du flux d’eau dans le système de traitement et en tirant profit de la différence de concentration de sel entre l’eau traitée et celle plus salée qui est récupérée après le traitement.

Les entreprises japonaises de traitement de l’eau sont mondialement très compétitives dans leurs domaines, notamment dans ceux des membranes et des pompes. Trois entreprises de l’archipel, Nitto Denko, Toray et Toyobo, se partagent d’ailleurs 70% du marché mondial des membranes d’osmose inverse. Toutefois, le haut niveau de qualité de ces équipements induit un coût élevé qui peut être prohibitif pour les pays demandeurs de ce type d’installation. L’enjeu du projet est donc de concevoir une usine à un prix attractif qui facilitera l’exportation des infrastructures japonaises.

Source : BE Japon numéro 543 (25/06/2010) – Ambassade de France au Japon / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63777.htm