Une bactérie « hot » sous pression

13/05/2009

Une nouvelle espèce d’archaébactérie, Pyrococcus CH1, vient d’être découverte sur le site hydrothermal « Ashadze » situé sur la dorsale médio-Atlantique à 4 100 mètres de profondeur.
« Achadze » est le site hydrothermal le plus profond actuellement connu dans les océans, il a été exploré et échantillonné pour la première fois grâce au robot téléopéré Victor 6000, depuis le Pourquoi pas ?, le navire océanographique de l’Ifremer, lors de la campagne Serpentine (26 février au 5 avril 2007).

La souche CH1 est le premier organisme qui soit à la fois hyperthermophile (il se développe à des températures supérieures à 80°C) et piézophile (il aime la pression). Il vit en effet dans un milieu allant de 85 à 105°C et est capable de se diviser jusqu’à une pression hydrostatique de 1 200 bars (soit plus de 1 000 fois supérieure à la pression atmosphérique).

Cette archaébactérie a été isolée à partir d’échantillons de la campagne Serpentine, au cours de laquelle une équipe franco-russe a exploré pendant six semaines la dorsale médio-Atlantique à la découverte de nouvelles sources hydrothermales.

Les microorganismes qui vivent dans les sources hydrothermales océaniques profondes se développent dans des conditions extrêmes de température, de pression et de composition de fluides.
Une aptitude qui se révèle être un véritable atout dans le domaine des biotechnologies. En effet, de nombreux procédés industriels se déroulent dans des conditions de température, de pression ou encore de pH extrêmes, or les bactéries ou enzymes utilisées traditionnellement ne sont actives que dans un domaine restreint de conditions de température, pression.

Pyrococcus CH1 a été découvert par les microbiologistes du Laboratoire de microbiologie des environnements extrêmes (UMR sous la tutelle du CNRS, de l’Ifremer et de l’Université de Bretagne Occidentale), en partenariat avec l’Institut d’Océanographie de Xiamen (Chine) et le Laboratoire des sciences de la Terre (UMR sous la tutelle du CNRS, de l’ENS Lyon et de l’Université de Lyon).

Source : Ifremer
http://wwz.ifremer.fr/institut/content/download/47145/355506/file/CP_Pyrococcus_CH1.pdf