Le suivi régulier de l’état de santé des récifs coralliens est nécessaire à une gestion et une protection durables. Les opérations de suivi de la Grande Barrière de corail sont effectuées par le CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), l’Université James Cook, l’Institut Australien des Sciences Marines et la Great Barrier Reef Marine Park Authority. Cependant, compte tenu de la superficie des formations récifales qui s’étendent sur plus de 2 000 km et couvrent environ 350 000 km,
un suivi détaillé n’est exercé que dans quelques sites. Ces opérations de surveillance limitée sont généralement conduites par des plongeurs ou à l’aide de sondes enregistreuses et sont très coûteuses.
Le CSIRO a conçu un véhicule sous-marin baptisé « Starbug » qui permettra d’intensifier les activités de surveillance biophysique à un moindre coût. Il s’agit d’un véhicule sous-marin inhabité complètement autonome, c’est à dire qu’il n’est pas amarré. Les risques d’enchevêtrement sont ainsi éliminés et un bateau de support n’est plus nécessaire.
Le Starbug est léger (26 kg) et de petite taille, il mesure en effet 1,2 m de long et peut être partiellement replié pendant le transport (il ne mesure alors que 0,8 m). Ses caractéristiques lui confèrent une grande manoeuvrabilité. Le véhicule est capable de naviguer dans des environnements non structurés à une altitude déterminée (jusqu’à 30 cm du fond) et à des profondeurs supérieures à 100 m dans des courants transversaux de l’ordre de deux noeuds.
L’engin sous-marin a été conçu en prenant en compte ses fonctions principales qui consistent à réaliser des suivis vidéo le long de transects (Ligne ou bande étroite qui traverse un milieu donné, le long de laquelle sont localisées des stations d’observation, de mesure ou d’échantillonnage qui permettent de faire l’analyse, le profil ou la cartographie de ce milieu) et des mesures de la qualité de l’eau des lagons.
La navigation du robot s’effectue principalement à l’aide de capteurs de vision car les eaux des environnements coralliens sont généralement assez claires pour permettre une visibilité de plus de 2 mètres et possèdent une luminosité suffisante à des profondeurs de moins de 100 m. En outre, les informations visuelles fournies par ces milieux, comme la couleur des coraux, sont jugées satisfaisantes pour obtenir une estimation odométrique fiable à partir des capteurs de vision. La plateforme de capteurs du Starbug est basée sur un système développé par le CSIRO pour un hélicoptère autonome. Le véhicule comporte un nouveau type de propulseur qui réduit notablement la traînée.
Des systèmes maintenant à l’étude au CSIRO permettront d’identifier à partir de la forme et de la texture de certaines espèces marines nuisibles comme l’étoile de mer appelée acanthaster pourpre (Acanthaster planci) qui se nourrit de tissus coralliens. Il sera alors possible d’évaluer de façon précise les variations de la densité de leurs populations pour une zone donnée, et de protéger celle-ci plus efficacement.
Source : BE Australie n° 49 du 12/01/2007 (ADIT)
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/40779.htm