Un robot sous-marin pour explorer l’océan glaciaire et la banquise antarctique

25/10/2010

Des chercheurs de l’Université de Colombie-Britannique (UBC) au Canada vont déployer un robot sous-marin pour une étude de l’océan glaciaire en Antarctique du 17 octobre au 12 novembre prochains.

Les scientifiques prédisent que la zone glacée autour de l’Antarctique sera réduite de plus de 33% en 2100, accélérant ainsi l’affaissement de la banquise. Atteignant plusieurs centaines de mètres de hauteur, les falaises de glace sont des plateformes flottantes qui recouvrent quasiment la moitié de la ligne côtière Antarctique.

Cette mission étudiera les effets de ces montagnes de glace sur le mélange avec l’eau de mer, et produira des données pour le projet « Antarctica 2010 Glacier Tongues and Ocean Mixing Research » mené par Craig Stevens à l’Institut National de Nouvelle-Zélande pour la recherche sur l’eau et l’atmosphère. L’étude inclut des scientifiques de Nouvelle-Zélande, du Canada, des Etats-Unis et de France.

Jusqu’à récemment, les scientifiques avaient eu des possibilités limitées pour accéder aux eaux recouvertes par la glace, mais l’utilisation de ce robot Hi-Tech par l’équipe de recherche devrait changer la donne. Peu de laboratoires dans le monde sont capables d’étudier la variabilité spatiale des propriétés océaniques sous la glace explique le professeur associé Bernard Laval, à la tête du groupe de recherche « véhicule sous-marin autonome et mécanique des fluides » de UBC. Les découvertes issues de cette étude seront uniques dans le sens qu’il n’existe que très peu de véhicules de ce type déployés, et encore moins dans des zones proches des falaises glaciaires déclare M. Laval, qui enseigne le génie civil à la faculté de sciences appliquées.

Le sous-marin, appelé UBC-Gavia, mesure 2,5 m de long sur un demi-mètre de large, et est équipé de capteurs de température et de salinité, de mesures de courants, d’un sonar, d’une caméra numérique et de capteurs optiques pour la qualité de l’eau. Il naviguera dans les eaux profondes froides à côté et probablement sous le Glacier Erebus, situé dans le sud-ouest de l’île de Ross et qui se prolonge dans la mer de Ross.

Andrew Hamilton et Alexander Forrest, deux étudiants de doctorat à UBC en Génie Civil, feront le voyage pour mettre en place le sous-marin. Ils prépareront les missions du robot sous-marin ou AUV (Autonomous Underwater Vehicle), les routes à suivre et les capteurs à activer. Ces instructions seront téléchargées vers le sous-marin, qui plongera sous la glace en autonomie pour collecter les données, puis retournera seul au point de départ en fin de mission.

L’ensemble de ces données « sous-glace » devraient nous permettre de mieux comprendre les interactions entre l’océan et la glace, et nous procurer une information importante pour les modélisateurs du climat, explique Stevens, un néo-zélandais, qui a travaillé en tant que post-doc à UBC dans les années 1990.

Source : BE Canada numéro 373 (18/10/2010) – Ambassade de France au Canada / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64798.htm