Un robot découvre une forêt de coraux noirs

30/04/2009

Un robot s’immerge à 400 mètres de profondeur et découvre plusieurs espèces de coraux rares jamais vus auparavant. La découverte extraordinaire a été celle de la plus grande forêt de coraux noirs (Antipathella subpinnata), avec environ 30.000 colonies présentes sur des fonds rocheux près de la ville de Scilla (Calabre) entre 50 et 110 mètres de profondeur.

Dans les mers de Calabre, les chercheurs ISPRA (Institut Supérieur pour la Protection et la Recherche Environnementale) ont découvert de nombreuses espèces de coraux, gorgones, alcyonnaires, pennatules et poissons rarissimes, dont la plupart n’avaient jamais été observés dans leur environnement naturel. Le robot sous-marin utilisé pour les analyses, commandé depuis la surface, est un instrument très sophistiqué de l’ISPRA, équipé pour recueillir des échantillons, des images et des films de haute définition jusqu’à une profondeur de 400 mètres et peut donner sa position à chaque instant.

Toutes ces activités, réalisées grâce au projet sur le monitorage de la biodiversité marine de Calabre (Mo.Bio.Mar.Cal.), initiées en 2005 et financé par l’Assesseur à l’Environnement de la Calabre, ont eu des résultats surprenants et font partie de l’activité de monitorage et recherche sur la biodiversité marine conduite par le Troisième Département de Protection des Habitats et de la Biodiversité ISPRA. De ce programme de recherche, qui continuera pendant toute l’année 2010, les chercheurs s’attendent à trouver de nombreuses espèces rarissimes y compris des nouvelles espèces d’invertébrés marins.

Dans le golfe de Lamezia, zone particulièrement intéressante du point de vue physique et biologique, caractérisée par de nombreuses colonies de grande valeur comme les algues coralligènes présentes sur les fonds rocheux, ont été observées à environ 150 mètres de profondeur -pour la première fois dans leur environnement naturel- 5 colonies d’une autre espèce de corail noir, le rarissime Antipathes dicotoma. Seuls 5 exemplaires ont été recueillis et étudiés dans le monde : le dernier, recueilli en 1946 dans le golfe de Naples a été donné au musée de l’Université américaine d’Harvard et jusqu’à maintenant aucune image de cette espèce n’était disponible dans la littérature.

Les fonds marins rocheux dont la profondeur est comprise entre 50 et 450 mètres représentent la zone la moins explorée, mais restent d’une grande importance, tant par la présence d’espèces rares et protégées dont la biologie et l’écologie sont quasi inconnues, que parce que dans ces zones, de nombreuses espèces de poissons et crustacés d’intérêt commercial naissent et grandissent. « Comprendre le fonctionnement de l’écosystème marin et sa réponse aux changements naturels induits par l’activité humaine – affirme Silvio Greco, Assesseur régional de la Calabre- est de première importance pour une gestion correcte de ce territoire complexe ».

« Les analyses génétiques et histologiques des Chercheurs du Département Sciences de la Mer de l’Université Polytechnique des Marches se poursuivent sur les fragments de ces coraux rapportés par le robot » – explique Simonepietro Canese, Responsable du Projet.

Source : BE Italie numéro 73 (21/04/2009) – Ambassade de France en Italie / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/58761.htm