Tara : le plancton face au changement climatique

18/11/2019
Une méduse "boîte" (ou cuboméduse)"Tamoya sp." Les méduses font également partie du plancton ! © Linda Ianniello

D’après 2 nouvelles études scientifiques réalisées par des équipes franco-suisses, la diversité planctonique est plus importante autour de l’équateur et diminue vers les pôles. La température joue donc un rôle essentiel dans cette répartition. Des résultats qui soulèvent la question de l’adaptation du plancton face au réchauffement de l’Océan.

En se basant sur les modèles climatiques du GIEC, l’équipe de Lucie Zinger, Maître de conférences à l’École Normale Supérieure (ENS), en collaboration avec Laurent Bopp, directeur de recherche à l’ENS-Paris Science Lettres, a ainsi prédit que l’augmentation de la température de l’eau pourrait engendrer une « tropicalisation » des régions océaniques tempérées et polaires, avec une plus grande diversité d’espèces planctoniques.

Cette tendance pourrait avoir de graves conséquences, environnementales, économiques comme, par exemple, sur la pêche.

Concernant les bactéries planctoniques, Shinichi Sunagawa, professeur au département de microbiologie de l’ETH Zürich, pense qu’elles s’adapteront de 2 façons différentes :

  • les bactéries planctoniques des eaux chaudes — entre 40° N et 40° S — devraient continuer à prospérer car elles sont plus diversifiées et bénéficient d’un vaste patrimoine génétique qui leur permettra de s’adapter.
  • les bactéries planctoniques des eaux froides pourraient éventuellement disparaître car leur variété et leurs gènes microbiens sont beaucoup plus restreints. Elles auront donc du mal à s’adapter au réchauffement océanique.

Ces résultats sont issus de la mission Tara Oceans, initiée par la Fondation Tara Océan entre 2009 et 2013.

Ces deux études (en anglais) sont à retrouver dans la revue Cell :

F.M. Ibarbalz et al., “Global trends in marine plankton diversity across kingdoms of life”, Cell (2019)
G. Salazar et al., “Gene expression changes and community turnover differentially shape the global ocean metatranscriptome”, Cell (2019)

Phytoplancton © NOAA MESA Project

Phytoplancton © NOAA MESA Project