La décision était prise depuis 2014 : 4 femmes officiers françaises viennent de rejoindre leur sous-marin pour entraînement à quai et à la mer. Elles devraient effectuer la prochaine patrouille avec leurs homologues masculins à bord d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE).
C’est ce qu’a annoncé le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Christophe Prazuck. le 4 décembre dernier.
L’ouverture de la filière sous-marine aux femmes officiers obéit à des raisons pratiques car les officiers disposent de chambres individuelles à bord des SNLE…
En effet, à la différence des futurs sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de type Suffren, les sous-marins actuels n’ont pas été conçus pour accueillir des équipages mixtes.
Le retour d’expérience de ces premières patrouilles mixtes sera donc essentiel pour pérenniser le personnel féminin (officiers et non officiers) à bord des SNLE et des SNA.
Selon l’annuaire statistique de la défense 2016, les femmes représentent 15,1% des effectifs militaires français.
Cela place la France au 4e rang mondial (ex-æquo avec l’Australie) après l’Israël (33%), la Hongrie (20%), les États-Unis (18%)*.
Dans le détail, la Marine française compte 13,7% de femmes (dont 9% à la mer) devant l’armée de terre (10,1%) mais derrière l’armée de l’air, la plus féminisée des armées, avec 22,3% de femmes.
Dans le monde, plusieurs pays comptent déjà des femmes à bord de leurs sous-marins :
- la Norvège depuis 1985. Dix ans plus tard, la Norvégienne Solveig Krey devient d’ailleurs la 1re femme au monde à commander un sous-marin militaire le Kobben.
- le Danemark depuis 1988 ;
- la Suède depuis 1991 ;
- l’Australie à la fin des années 1990 ;
- le Canada depuis 2001 ;
- les États-Unis depuis 2009 ;
- la Grande-Bretagne depuis 2011.
* Armées d’aujourd’hui, n° 396, mars 2015, p. 47