Même si l’eau couvre 70% de la surface de la Terre, les océans et les mers restent encore méconnus des scientifiques. Nos connaissances générales sur l’espace sont plus importantes que sur le monde marin. La Russie a fait ce constat et souhaite se doter de moyens plus performants pour explorer les fonds sous-marins. A l’heure actuelle, les équipes de recherche russes ont principalement accès à des submersibles sans équipage pouvant descendre à une profondeur de 6 km, parcourir 350 km et transmettre à un centre de contrôle des informations et des images. Au cours des premières explorations sous-marines en océan arctique, dans la dorsale de Lomonossov, découverte en 1948, les submersibles ne pouvaient descendre au-delà de 150 mètres. Néanmoins, en 2 ans, les scientifiques avaient déjà identifié environ 220 nouveaux éléments biologiques.
Aujourd’hui la Russie cherche à perfectionner ses submersibles, notamment les systèmes embarqués, logiciels, systèmes de télécommunication ou capteurs. L’objectif est de pouvoir descendre à des profondeurs encore plus importantes, de collecter, stocker et traiter plus d’informations et plus rapidement, ainsi que de gérer plusieurs submersibles navigant en flotte.
Pour relever ce défi, la Russie a sollicité ses compétences en matière de robotique sous-marine en Sibérie et en s’appuyant essentiellement sur deux institutions : l’Institut des problèmes technologiques marins (IPMT), de la branche d’Extrême orient de l’Académie des sciences et l’université polytechnique de Tomsk (TPU), établissement d’excellence qui bénéficie du statut d’université nationale de recherche. Ce rapprochement a pris la forme d’un nouveau laboratoire de télécommunication, d’instrumentation et de géologie marine, créé au sein de TPU. Son objectif est de perfectionner leur savoir-faire en matière de robotique sous-marine au service de l’ensemble de la communauté scientifique du pays.
L’IPMT est reconnu dans le monde entier pour son expertise dans ce domaine développée depuis quatre décennies. Ainsi, c’est en son sein qu’a été conçu le premier appareil sous-marin autonome « Skat-geo » suivi depuis par la réalisation d’une quarantaine d’appareils différents. L’IMPT est devenu l’un des sites de productions de submersibles autonomes les plus importants du monde.
L’expérience et les compétences apportées par TPU complètent celles de l’IPMT. TPU, qui bénéficie également d’une grande renommée, possède une certaine expertise dans le domaine des télécommunications, des technologies de l’information et en cybernétique.
Si l’objectif premier de ce laboratoire est de créer l’un des submersibles les plus performants au monde, il a également comme but d’attirer de nouveaux scientifiques, notamment les jeunes. Les dirigeants des deux institutions ont pour ambition de faire du laboratoire un centre formation et d’apprentissage reconnu au niveau mondial, cherchant à répondre en partie à la question du renouvellement des générations qui est centrale en Russie notamment dans la recherche.
Source : BE Russie numéro 64 (4/07/2014) – Ambassade de France en Russie / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/76332.htm