Le Ministère fédéral allemand de l’environnement (BMU) vient de donner son aval pour le lancement de deux projets de recherche visant à développer et à tester des mesures de protection acoustique de la faune marine contre le bruit émis dans l’eau lors de la construction d’éoliennes en mer, notamment lors du battage des pylônes de fondation dans le sol marin. Ces projets sont menés en mer du Nord et en mer Baltique par les chercheurs de l’Institut d’études statiques et dynamiques (ISD) de l’Université Leibniz de Hanovre, en coopération avec l’Institut allemand de l’énergie éolienne (DEWI) et de l’Institut de physique technique et appliquée de Oldenbourg (ITAP). Des acteurs industriels sont également impliqués.
L’objectif des projets « FINO 3 » et « Schall 3 » est l’étude de la propagation du son, l’effet sur les mammifères marins, et les possibilités de réduction du bruit. Le premier doit être mené sur les futures plates-formes FINO3 de recherche sur l’éolien en mer du Nord et le deuxième sur un futur pylône-test en mer Baltique.
Les scientifiques cherchent principalement à étudier une technique innovante de battage des pylônes par vibration, qu’ils espèrent moins agressive que la technique traditionnelle de battage par chocs ou impulsions (à l’origine de l’émission d’une pression acoustique de crête pouvant atteindre encore plusieurs kilopascals à un kilomètre de la source). Parallèlement à cette tentative de réduction préventive d’émission du bruit à sa source, les chercheurs souhaitent également expérimenter des possibilités innovantes d’étouffement du bruit après émission de celui-ci : en testant la performance d’un mur d’isolation acoustique placé autour du pylône, ou encore l’efficacité d’un traitement de surface acoustique consistant à entourer le pilône de petites bulles « amortissantes ».
Préalablement à la construction du « monopylône » (5 mètres de diamètre, 30 mètres de profondeur) qui doit soutenir la plate-forme FINO3 et à celle du pylône expérimental en mer Baltique (2 mètres de diamètre, 8 mètres de profondeur), les chercheurs ont préparé leur projet d’études acoustiques en testant leur modèle via des simulations par ordinateur et des expérimentations sur modèles réduits dans le canal expérimental de Hanovre.
Cofinancés à hauteur de 1,5 millions d’euros par le BMU, les projets « FINO 3 » et « Schall 3 » bénéficient de la participation notable de partenaires industriels comme BioConsult (pour l’étude de l’impact du bruit sur les marsouins). L’existence d’un tel partenariat permet, via les acteurs industriels, d’effectuer des demandes d’aides financières supplémentaires.
Dans la filière éolienne, l’objectif annoncé par le gouvernement fédéral est d’installer entre 20.000 et 25.000 MW éoliens d’ici 2030 en mer du Nord et en mer Baltique. Ces parcs « offshore » pourraient couvrir environ 15% des besoins nationaux en électricité.
Source : BE Allemagne numéro 368 (16/01/2008) – Allemagne / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/52611.htm