Pour un observatoire sans faille

12/08/2009

La mer de Marmara est reliée à la mer Egée par le détroit des Dardanelles, et à la mer Noire par le Bosphore. Elle est soumise à un fort risque sismique et sera bientôt surveillée grâce à un équipement de choix. En effet, le navire océanographique de l’Ifremer Le Suroît est présent sur zone depuis le 4 novembre (et jusqu’au 14 décembre). Cette campagne codirigée par Louis Geli (Ifremer) et Pierre Henry (Centre national de la Recherche Scientifique) a 2 objectifs : étudier les aléas sismiques au niveau de la partie immergée de la faille Nord-anatolienne (Turquie d’Asie) et tester la possibilité de la mise en place d’un observatoire sous-marin dans cette zone..

Les observatoires sous-marins ou fond de mer sont comparables à des laboratoires placés au fond des océans.
Equipés d’un ensemble d’instruments de mesure, ils sont capables d’enregistrer différents types de données servant à comprendre les phénomènes océaniques. Placés sur les sites sensibles de la planète comme les zones de formation des eaux profondes, les zones sismiques ou
hydrothermales, ces instruments pluridisciplinaires permettront de surveiller la mer en temps
réel, d’évaluer ou prévenir les risques naturels (liés aux séismes, instabilités des pentes et
tsunamis), d’assurer le suivi à long terme des évolutions climatiques et de l’impact des
changements globaux sur le milieu marin, en particulier sur les écosystèmes et la biodiversité.

Cette campagne, baptisée Marmesonet, s’inscrit dans le cadre du réseau d’excellence européen Esonet (European Seas Observatory Network of Excellence).
Esonet, coordonné par l’Ifremer, vise à préparer la mise en oeuvre d’observatoires fond de mer pluridisciplinaires sur 12 sites en Europe, dont celui de Marmara.
Avec la campagne Marmesonet, un nouveau cap est franchi puisque cette mission va
contribuer à l’implantation d’observatoires sous-marins permanents permettant de collecter des
données sur le long terme, en particulier sur les interactions fluides-activité sismique. Les
dimensions réduites de la Mer de Marmara, la proximité des côtes et les enjeux sociétaux (outre
le risque sismique, les problèmes de pollution dans la région d’Istanbul nécessitent une
surveillance continue de la qualité des eaux) sont tels que l’implantation d’observatoires multiparamètres
câblés sera une réalité dans les années à venir.

Source : Ifremer
http://wwz.ifremer.fr/institut/actualites/communiques/2009/campagne_marmesonet