Nouvelle méthode pour extraire les hydrocarbures des épaves de pétroliers

09/02/2006

Une méthode, développée par l’Institut de Catalyse et de Pétroléochimie du Conseil Supérieur de Recherches Scientifiques (CSIC) et permettant d’extraire le pétrole brut des épaves de pétrolier, a récemment été brevetée. Ce nouveau procédé, reposant sur les propriétés supercritiques des fluides, présente de nombreux avantages économiques et se révèle plus efficace par rapport aux techniques existantes à ce jour.

Un fluide est dit supercritique lorsqu’il est placé dans des conditions de température et de pression au-delà de son point critique. Il peut s’agir d’un gaz qui, soumis à de hautes pressions (centaines de bars), atteint un état intermédiaire entre liquide et gaz. Le fluide supercritique acquiert alors les propriétés des deux états, liquide et gazeux (densité semblable à un liquide, viscosité proche de celle du gaz et diffusivité élevée…).
Les fluides supercritiques sont déjà exploités dans de nombreux processus d’extraction dans l’industrie alimentaire et pharmaceutique.
L’aspect ingénieux et innovateur de la méthode d’extraction développée par le CSIC repose sur l’utilisation de la pression naturelle rencontrée dans les profondeurs marines, pour obtenir les conditions supercritiques des fluides. Les chercheurs citent l’exemple du « Prestige » : à la profondeur où se trouve le pétrolier, 3.850 mètres, la pression est de 400 atmosphères, soit 405 bars. A cette pression un mélange de CO2 et de méthane, dans des proportions déterminées, acquiert les propriétés d’un fluide supercritique. Injecté dans les réservoirs de stockage des hydrocarbures, ce mélange permet la dissolution des composants du combustible et facilite alors son extraction. Pour des profondeurs présentant des conditions de pression et de température différentes, d’autres mélanges se révèlent plus adéquats pour atteindre les conditions supercritiques.

Les scientifiques ont réalisé avec succès les essais expérimentaux de cette méthode et travaillent actuellement sur un projet national afin d’approfondir l’étude de ce procédé. Le CSIC est actuellement en recherche de partenaires industriels pour exploiter cette technique.

Source : BE Espagne n°49 du 07/02/2006 (ADIT)
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/32029.htm