Nouvelle-Calédonie : exploration des fonds marins

29/08/2016
Expédition Papouasie-Nouvelle-Guinée-Gastéropode "Calpurnus verrucosus" © MNHN/PNI/IRD-Laurent Charles

Jusqu’au 30 août, les scientifiques de La planète revisitée explorent les fonds sous-marins de la Nouvelle-Calédonie !

Les chercheurs, à bord du navire d’exploration Alis, se sont concentrés autour de l’île des Pins et au nord de la Ride de Norfolk, entre 100 et 1 000 mètres de profondeur afin de répertorier les espèces y qui vivent (crustacés, poissons…).

Cette campagne baptisée Kanacono a 2 objectifs principaux :

  • définir des zones à conserver en priorité dans le cadre du Parc Naturel de la Mer de Corail de Nouvelle-Calédonie ;
  • collecter des Conoidea, un groupe de gastéropodes venimeux très diversifié, qui restent encore mal connus.

4 500 espèces de Conoidea sont pour l’instant décrites – dont le cône qui est l’un de ses représentants les plus étudiés – pour un total estimé de 10000 à 20000 espèces.

Les Conoidea intéressent particulièrement les chercheurs car les toxines qu’ils produisent peuvent être utilisées comme médicaments.

Jusqu’en 2018, les scientifiques se succèderont sur le terrain pour réaliser l’inventaire de la biodiversité calédonienne « négligée » et découvrir de nouvelles espèces marines mais aussi terrestres ou d’eau douce.

La planète revisitée est mené conjointement par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et Pro-Natura International (PNI).

Ce grand programme d’exploration de la nature a déjà « visité » la Guyane (2014-2015),  la Papouasie-Nouvelle-Guinée (2012-2013), Madagascar (2010), le Mozambique (2009) et  l’île d’Espiritu Santo dans l’archipel du Vanuatu (2006).

Nous appartenons à la 1re génération de scientifiques conscients que les 3/4 des espèces de la Planète restent encore à découvrir et à décrire, et qu’en même temps le quart, le tiers voire la moitié des espèces aura probablement disparu d’ici le milieu ou la fin du siècle.

Accélérer l’exploration et la découverte des espèces est donc une urgence, non seulement pour les scientifiques, mais également pour les gestionnaires des milieux et des ressources naturelles explique Philippe Bouchet, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle.