La découverte d’un volcan sous-marin expliquerait pourquoi l’île de Mayotte est secouée par d’incessants séismes depuis un an….
Situé à 3 500 mètres sous l’océan, ce volcan s’est formé à 50 km au large de Petite Terre, l’une des deux îles principales de l’archipel de Mayotte.
Ce volcan sous-marin mesure 800 mètres de haut avec une base de 4 à 5 km de diamètre, un panache de gaz s’en échappe sur 2 km de hauteur mais sans atteindre la surface de l’eau. Il reste donc complètement invisible depuis la terre.
Ce phénomène géologique exceptionnel s’est produit suite aux nombreux séismes qui secouent l’île depuis un an. Selon les scientifiques, le volcan serait né à l’été ou à l’automne 2018.
Une mission scientifique de grande ampleur baptisée « Tellus » a été lancée par le CNRS pour tenter de comprendre pourquoi Mayotte subissait une telle activité sismique : plus de 1 800 secousses de magnitude supérieure ou égale à 3,5 selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Des sismomètres ont été installés sur terre et sous l’eau, notamment grâce au soutien du navire océanographie Marion Dufresne, de l’Institut Polaire Français. Les relevés bathymétriques (reliefs du sol) ont ainsi permis de révéler la présence d’un volcan sous-marin, inexistant sur les dernières cartes réalisées par le SHOM il y a 4 ans.
Nathalie Feuillet, chercheuse à l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGB) qui a mené l’expédition, affirme que l’île de Mayotte s’est affaissée de 13 centimètres et qu’elle s’est déplacée vers l’Est d’environ 10 centimètres. Selon elle, cet affaissement serait dû à la vidange d’un réservoir d’une poche de magma profonde.
Aujourd’hui, si les séismes ont cessé, les scientifiques doivent encore approfondir leurs recherches et insistent sur la nécessité d’une surveillance régulière de la zone. Localement, les autorités tentent de rassurer la population, soutenues par le gouvernement français qui a défini un plan d’action.
De nombreux organismes ont rejoint cette expédition : L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), l’université de la Réunion, l’Institut de physique du globe de Strasbourg (IPGS), l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), l’École normale supérieure (ENS), le Centre nationale d’études spatiales (CNES) et le Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM).