L’océanographie se dote du supercalculateur « CAPARMOR »

15/10/2009

Essentiellement descriptive jusque dans les années 80, l’océanographie, pour répondre à la demande sociétale, est devenue progressivement de plus en plus prédictive.
Pour relever ce défi, elle fait appel de plus en plus à des techniques de modélisation qui, associées à une grande puissance de calcul, trouvent des champs d’application toujours plus nombreux (modélisations à différentes échelles de la circulation océanique, modélisations couplées, modèles de dispersion de contaminants dans le domaine côtier, modélisation d’états de la mer, etc.). Cela dit, pour certaines applications comme l’imagerie satellitaire haute résolution, la bioinformatique marine ou encore l’ingénierie marine, la masse de données à traiter est parfois si volumineuse qu’il est alors nécessaire de disposer de capacités de calcul importantes.

Depuis plus de 20 ans, le centre IFREMER de Brest, dans le cadre d’un partenariat avec plusieurs établissements publics dans le domaine de l’océanographie, héberge et exploite un centre de calcul océanique à vocation essentiellement régionale, ouvert aux partenaires locaux (universités, instituts, établissements de recherche, écoles d’ingénieurs, bureaux d’études en océanographie).

Ce calculateur arrivant en fin de carrière, il a fallu penser à son renouvellement. C’est dans ce contexte qu’est né « CAPARMOR » (CAlcul PARallèle Mutualisé pour l’Océanographie et la Recherche), un projet de calculateur piloté par l’IFREMER au sein du GIS EUROPOLE MER.
C’est en partenariat avec les organismes de recherche actifs dans le domaine maritime qu’a été mené se projet, avec deux phases de livraison, en septembre 2007 pour la première et en juin 2009 pour la seconde.

Précisons que CAPARMOR, et plus généralement ce centre de calcul, a reçu le soutien de la Région Bretagne, du Conseil Général du Finistère, de la Communauté Urbaine de Brest et de l’Union Européenne.

La nouvelle machine est un Altix ICE 8200 EX, conçu par la société SGI. Celle-ci se compose d’un cluster de 256 nœuds de calcul, répartis en quatre racks, chacun de ces nœuds contentant 2 processeurs « Intel Xeon X5560 quad core 2,8 Gigahertz, soit un total de 2048 cœurs de calcul pour une puissance théorique de 23 Teraflops. Les 256 nœuds sont interconnectés par un réseau 4xDDR Infiniband. Tous ces nœuds de calcul disposent de 24 Gigaoctets de mémoire, ce qui fait donc une mémoire globale de 6 Teraoctets.

Au second semestre 2009, CAPARMOR figure au 301ème rang mondial du TOP 500, ce qui correspond au 16ème rang en France. Rappelons qu’il s’agit du classement des 500 plus puissants ordinateurs du monde, établi chaque semestre sur la base du temps d’exécution d’un programme de référence appelé « Linpack ». Dans le « Green 500 », qui est un classement annexe établi sur la base du rapport entre la puissance mesurée de l’ordinateur et sa consommation électrique, CAPARMOR figure au 30ème rang mondial, là encore pour le second semestre 2009, ce qui correspond au 3ème rang en France. Coût global de cette opération : 3 millions d’euros, dont 2,6 millions d’euros intégrés au CEPR Bretagne (contrat de Projets Etat-Région) 2007-2013.

Source : BE France numéro 232 (22/09/2009) – ADIT / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60577.htm