L’Océan en danger conclut le rapport sur la biodiversité de l’IPBES

10/05/2019
Baleine à bosse © Malcolm Francis NIWA

Les experts estiment qu’environ 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, notamment au cours des prochaines décennies, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’humanité.

La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier

C’est l’une des conclusions du rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), dont le résumé a été approuvé lors de la 7e session plénière, qui s’est réunie du 29 avril au 4 mai à Paris.

33% des requins sont menacés d'extinction ©Albert Kok - Wikimedia Commons

33% des requins sont menacés d’extinction ©Albert Kok – Wikimedia Commons

En ce qui concerne l’Océan, les écosystèmes marins, du littoral à la haute mer, montrent l’influence des activités humaines :

  • 66% du milieu marin est « sévèrement altéré » à ce jour par les activités humaines ;
  • Seulement 3% de l’Océan est exempt de pression humaine ;
  • L’étendue des prairies sous-marines a diminué de plus de 10% par décennie entre 1970 et 2000 ;
  • Près de 33% des récifs coralliens, des requins et des espèces proches, et plus de 33% des mammifères marins sont menacés d’extinction ;
50% du couvert corallien des récifs a disparu depuis les années 1870© Pixabay

50% du couvert corallien des récifs a disparu depuis les années 1870 © Pixabay

  • 50% du couvert corallien des récifs a disparu depuis les années 1870. Le déclin s’accélère considérablement depuis 20-30 ans en raison de l’augmentation de la température de l’eau et de l’acidification des océans qui interagissent avec d’autres facteurs de perte et aggravent encore la situation ;
  • 3 à 25% de la biomasse de poissons disparaîtra d’ici la fin du siècle dans les scénarios de réchauffement climatique bas et haut.

Le plus grand impact sur la biodiversité marine est la pêche :

  • 33% des stocks de poissons sont surexploités et plus de 55% de la zone océanique est soumise à la pêche industrielle.
  • 33% des prises de poissons dans le monde sont illicites, non déclarées ou non réglementées.
33% des stocks de poissons sont classés comme surexploités ©Parpixaoppa - Pixabay

33% des stocks de poissons sont classés comme surexploités ©Parpixaoppa – Pixabay

Toutefois, depuis 1992, les organismes régionaux des pêches adoptent les principes du développement durable.

Au 1er avril 2018, 52 pays ont signé un accord visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, afin de remédier à l’épuisement des pêcheries marines. Robert Watson, Président de l’IPBES, explique :

Nous avons déjà vu les premiers frémissements des actions et des initiatives pour le changement, comme par exemple les politiques innovantes menées par de nombreux pays, autorités locales et entreprises, mais surtout par les jeunes dans le monde entier.

Le deuxième impact sur la biodiversité marine sont les nombreux changements dans les utilisations de la mer et des terres côtières comme :

  • le développement côtier ;
  • l’aquaculture marine ;
  • le chalutage de fond ;
  • l’exploitation minière océanique, bien que relativement petite, s’est étendue depuis 1981 à environ 6 500 installations pétrolières et gazières offshore dans 53 pays et s’étendra probablement aux régions arctique et antarctique à mesure que la glace fond ;
Plateforme pétrolière offshore ©David Mark - Pixabay

L’exploitation minière offshore, une des causes du déclin de la biodiversité marine ©David Mark – Pixabay

  • l’acidification des océans, due à l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone ;
  • les microparticules et les nanoparticules de plastique ;
  • les concentrations élevées de métaux et de polluants organiques dans les eaux côtières provenant des rejets industriels et du ruissellement agricole.

Toutefois, le rapport présente une liste indicative d’actions possibles. Pour les écosystèmes marins, le rapport propose :

  • des approches écosystémiques de la gestion des pêches ;
  • l’aménagement du territoire ;
  • des quotas efficaces ;
  • des zones marines protégées ;
  • la protection et la gestion des zones clés de la biodiversité marine ;
  • la réduction la pollution par ruissellement dans les océans et une étroite collaboration avec les producteurs et les consommateurs.

Il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial. Robert Watson


Résumé du rapport de l’IPBES (en anglais)

Communiqué de presse de l’IPBES (en français)