L’estimation de la hauteur d’un tsunami est extrêmement compliquée. Au Japon, l’Agence météorologique nationale doit donner des alertes aux tsunamis en cas de séisme, et se base pour cela sur les informations les plus facilement obtenues : localisation de l’épicentre et magnitude du séisme.
Néanmoins, ces seules informations ne permettent pas de calculer assez rapidement l’ampleur d’un tsunami en cas de séisme d’une magnitude supérieure ou égale à 8.0.
Ainsi, lors du séisme du 11 mars 2011, la magnitude préliminaire calculée par l’agence était de seulement 7.9. Elle diffusait alors trois minutes après le séisme une alerte à un tsunami d’une hauteur maximale de trois mètres, soit une valeur nettement inférieure à celle effectivement constatée quelques dizaines de minutes plus tard.
Un programme de recherche associant notamment l’Université du Kansai, le Ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme (MLIT) et le Ministère des Affaires intérieures et des Communications (MIC), vise à la création d’un système d’alerte de nouvelle génération permettant de déterminer de manière plus précise l’amplitude d’un tsunami dans les cinq minutes suivant un séisme.
Le dispositif d’observation fonctionne tel un radar (par effet Doppler) : il envoie des ondes radio vers la surface de l’océan, puis analyse le retour de ces ondes radio ce qui permet de calculer la vitesse et l’ampleur des vagues.
En effet, un modèle mathématique basé sur la théorie des ondes linéaires permettrait de relier directement le spectre de vitesse de l’onde et celui de son amplitude. Ce type de système est d’ailleurs déjà utilisé pour l’observation des marées, et a permis d’observer le tsunami engendré par le séisme du 11 mars 2011 dans la préfecture de Wakayama 30 km avant son arrivée sur les côtes.
Le projet prévoit l’installation de radars à deux emplacements sur la côte, ce qui rendra possible l’observation des vagues jusqu’à 60 km avant leur arrivée sur le continent.
Les données collectées lors de typhons et de tremblements de terre de petite et moyenne ampleur, associées à des informations topologiques sur le fond des océans et les côtes, serviront de base afin de prédire de manière plus précise la taille des vagues arrivant sur le littoral.
Ces recherches devraient durer deux ans et aboutir à un système opérationnel dans quatre à cinq ans, en prévision du redouté tremblement de terre du Tokai, et des failles associées Tonankai et Nankai.
Principe de fonctionnement du système
Crédits : ML / Ambassade de France au Japon
Source : BE Japon numéro 609 (16/03/2012) – Ambassade de France au Japon / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69447.htm