L’écosystème marin du littoral pacifique varie au gré du vent

05/04/2007

Les variations des remontées d’eau froide associées au courant de Californie (courant marin de l’Océan Pacifique) peuvent avoir un effet désastreux sur l’écosystème de la côte ouest américaine.
Tous les ans au printemps, un vent de nord ouest entraîne la remontée d’eaux profondes et froides (upwelling) le long de la côte pacifique. Ces eaux sont riches en nutriments et stimulent la production du phytoplancton dont dépend l’écosystème. Depuis quelques années ce cycle semble perturbé.
Une équipe de scientifiques provenant de diverses universités américaines, dont Oregon State University et l’University of California, Santa Barbara, a étudié les effets sur l’écosystème marin de l’arrivée tardive, notamment le long de la côte de l’Oregon, de cette remontée d’eau en 2005.
Cette année-là, en Oregon, les vents n’ont pas permis une remontée d’eau substantielle avant juin, soit deux mois plus tard que la moyenne des 20 dernières années. De mai à juillet, la température des eaux littorales était en moyenne supérieure de 2 degrés Celsius à la normale. Les niveaux de chlorophylle A et de nutriments dans la zone de ressac étaient respectivement 50% et 30% plus faibles que la normale. Ceci a eu des conséquences pour plusieurs espèces de l’écosystème, telles que les moules dont la proportion de jeunes individus a été réduite de 83% entre juin et août. Plus haut dans la chaîne alimentaire, certaines espèces de poissons, dont le saumon ont été affectés, de même que certaines espèces d’oiseaux marins telles que le starique de Cassin dont plusieurs colonies ont connu un taux de mortalité juvénile élevé.
En 2006, au contraire, des vents importants ont provoqué des remontées d’eau froide et de nutriments plus importantes que la normale, la production importante de phytoplancton qui en a résulté a provoqué une hypoxie (diminution importante de la concentration en oxygène) des eaux dans la région. Dans les deux cas les dommages sont importants pour l’ensemble de l’écosystème.
Selon une étude réalisée par des scientifiques de l’University of California, Santa Cruz, publiée en 2003, la fréquence des remontées d’eau tardives (à partir de juin) et de forte intensité devrait augmenter dans le futur du fait du changement climatique.

Source : BE Etats-Unis numéro 69 (12/03/2007) – A
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/41690.htm