Le plancton traqué par satellite

14/10/2019
Observation satellitaire d'une efflorescence algale qui s'étend sur environ 420 km, depuis la côte de Wilford Haven au Pays de Galles (Royaume-Uni) jusqu'à une zone au large de Saint Guénolé en Bretagne (France). © ESA 2004

Depuis 20 ans, l‘Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer) suit par satellite les niveaux de micro-algues, qui constituent le plancton végétal marin.

Toutes ces données, accumulées entre 1998 et 2017, ont été analysées par les scientifiques, pour les zones Manche et nord du golfe de Gascogne.

Elles montrent que la quantité de micro-algues dépend des apports en nutriments des fleuves comme la Loire ou la Vilaine en Bretagne.

Les phosphates et nitrates principalement, issus des activités humaines sont en effet aussi des engrais pour le plancton végétal.

Cependant, les chercheurs ont noté une baisse en Manche depuis le début des années 2000.

Observation satellitaire de la présence des micro-algues (à partir de la teneur en chlorophylle) entre 1998 et 2003 (sur la phase la plus productive - début mars à fin octobre) © Ifremer

Observation satellitaire de la présence des micro-algues (à partir de la teneur en chlorophylle) entre 1998 et 2003 (sur la phase la plus productive – début mars à fin octobre) © Ifremer

Observation satellitaire de la présence des micro-algues (à partir de la teneur en chlorophylle) entre 2012 et 2017 (sur la phase la plus productive - début mars à fin octobre) © Ifremer

Observation satellitaire de la présence des micro-algues (à partir de la teneur en chlorophylle) entre 2012 et 2017 (sur la phase la plus productive – début mars à fin octobre) © Ifremer

Ces données montre également la cohérence des suivis de plancton végétal par satellite et par mesure directe en mer côtière.

Ces données satellitaires sont en effet proches de celles mesurées par les stations côtières, avec les prélèvements d’eau et analyses régulières menées notamment dans le cadre du réseau de surveillance Rephy-Rephytox.

De plus, elles permettent un suivi sur des surfaces plus étendues, avec des observations plus fréquentes.

Les données satellitaires sont mesurées actuellement par le satellite européen Sentinel 3 grâce à un capteur de couleur de l’eau. Un algorithme développé par l’Ifremer permet ensuite de calculer la masse de micro-algues dans l’eau à partir de la teneur en chlorophylle, marqueur de la biomasse de micro-algues.

Ifremer développe actuellement un projet de recherche Interreg S3-Eurohab pour améliorer l’utilisation de ces suivis satellitaires et développer un système d’alerte web en cas d’efflorescence d’algues nuisibles.

Cliquez ici pour lire l’article scientifique (en anglais) paru dans la revue Remote-Sensing of Environment.