Des scientifiques ont enregistré pour la première fois le son émis par le céphalopode. Le suivi d’un poulpe commun, harcelé par un groupe de poissons des côtes des Baléares et par un plongeur qui était en train de le filmer, a provoqué une surprise de taille à des scientifiques. En analysant la bande sonore de la caméra les chercheurs ont identifié, pour la première fois, un bruit net émis par le céphalopode qui était en attitude de défense. Le son était semblable à un coup de feu. Au même moment, un scintillement lumineux a été visible.
C’est la première fois que des scientifiques enregistrent le bruit produit par un poulpe, une capacité connue chez d’autres êtres marins tels que le dauphin et la baleine. Jusqu’à présent seuls des bruits émis par des calamars au moment d’expulser l’eau avaient été enregistrés. Angel Guerra, de l’Institut de Recherches Marines de Vigo (CSIC), et ses collègues assurent que le bruit était très différent : « c’était comme un coup de feu et on pouvait voir en même temps un éclair de lumière ». Les chercheurs ont publié un article dans le journal britannique « Journal of the Marine Biological Association ». Il semble que le comportement du poulpe était une stratégie de défense pour échapper aux prédateurs qui doivent être sensibles aux vibrations.
Pendant et après l’émission du bruit, le poulpe a adopté une posture de défense. La question est d’élucider s’il s’agit d’une réponse voulue de la part de l’animal qui s’est senti poursuivi ou si c’est un simple effet produit accidentellement par les conditions hydrodynamique. Les chercheurs pensent qu’il s’agit d’une stratégie de défense de la part du poulpe (Octopus Vulgaris) pour échapper aux prédateurs. Il utiliserait ce bruit seulement en cas de danger extrême.
Les scientifiques cherchent à savoir comment le poulpe a produit un bruit si fort. L’hypothèse de Guerra et de ses collègues est qu’il s’agit d’un mécanisme de cavitation : « le processus a pu être produit par une contraction extraordinairement forte et rapide des muscles du manteau du poulpe devant une situation d’extrême danger ». L’incidence de la lumière solaire sur les bulles d’air produites pourrait expliquer la lumière observée.
Cette stratégie sonore serait un rapide mécanisme de défense pour échapper aux prédateurs mais exigerait tellement d’énergie de la part du poulpe qu’il s’en servirait seulement dans des situations extrêmes et peu communes. Cela expliquerait pourquoi cette étonnante habilité du poulpe n’avait jamais été découverte.
Source : BE Espagne numéro 66 (30/10/2007) – Ambassade de France en Espagne / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/51612.htm