La sévère conclusion d’une étude à échelle globale a été publiée dans le dernier numéro de la revue « Current Biology » (« Exponential Decline of Deep-Sea Ecosystem Functioning Linked to Benthic Biodiversity Loss » , Roberto Danovaro, Department of Marine Science, Faculty of Science, Polytechnic University of Marche, Via Brecce Bianche, 60131 Ancona, Italy) : l’appauvrissement des espèces vivant dans les profondeurs marines menace sérieusement l’avenir des océans. La récente étude menée avec une forte participation des chercheurs du Département de sciences marines de l’Università politecnica delle Marche d’Ancône et en collaboration avec l’Université de Ghent, en Belgique et du National Oceanography Centre de Southampton a porté sur la biodiversité des nématodes ainsi que sur d’autres indicateurs indépendants, du fonctionnement et de l’efficacité de l’écosystème dans 116 sites marins très profonds.
Les nématodes sont les animaux les plus abondants sur Terre et rendent compte de plus de 90% des formes de vie sur le fond des océans. Des études précédentes ont suggéré que de tels organismes représentent de bons indicateurs de la diversité des espèces qui vivent en profondeur.
L’analyse des données recueillies montre qu’une plus importante diversité de nématodes serait capable de supporter des taux beaucoup plus hauts des processus présents dans les écosystèmes, garantissant en même temps l’efficacité avec laquelle ils se produisent. Puisque l’efficacité reflète la capacité d’un écosystème à exploiter l’énergie disponible sous forme de source alimentaire, les résultats suggèrent qu’une biodiversité plus importante peut augmenter la potentialité des systèmes benthiques à réaliser les processus biologiques et biochimiques cruciaux à son fonctionnement.
La démonstration que l’écosystème marin des profondeurs est intimement lié aux espèces vivant sur le fond incite Roberto Danovaro de l’Università politecnica delle Marche à dire qu’il est nécessaire de préserver la biodiversité benthique pour éviter des déséquilibres sans précédent au niveau de ces écosystèmes.
Source : BE Italie numéro 61 (9/01/2008) – Ambassade de France en Italie / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/52479.htm