La réserve marine de l’archipel des Chagos

12/05/2010

Le gouvernement britannique a décidé, le 1er avril 2010, de créer la plus grande réserve marine mondiale autour du territoire britannique de l’archipel des Chagos dans l’océan Indien.
Cette réserve couvrira une superficie de 545.000 km2 autour de l’archipel, et David Miliband, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et du Commonwealth, affirme que cela permettra ainsi de doubler la superficie des régions océaniques actuellement protégées à la surface du globe.
L’archipel des Chagos est considéré comme l’un des écosystèmes marins les plus riches de la planète et est comparé, en termes de biodiversité, aux îles Galapagos et à la grande barrière de corail australienne.

Initialement rattaché à l’île Maurice, l’archipel des Chagos en est détaché en 1965 suite à l’indépendance de la colonie britannique, et constitue dès lors le territoire britannique de l’océan Indien. La construction dans les années 1960 d’une base militaire britannique ouverte aux américains, localisée sur l’île Diego Garcia, a entraîné un déplacement intégral des Chagossiens vers l’île Maurice et les Seychelles. A partir de 1998, les Chagossiens se lancent dans une série de recours en justice à l’encontre du gouvernement britannique, revendiquant un meilleur dédommagement, le droit de retour dans l’archipel et l’obtention de la nationalité britannique. En octobre 2008, la Chambre des Lords entérine la situation et ne laisse aucune possibilité de retour pour les Chagossiens, qui poursuivent à l’heure actuelle leur cause devant la cour Européenne.

Extrêmement louable d’un point de vue environnemental, la décision d’attribuer le statut de zone marine protégée autour de l’archipel ravive cependant le problème de réimplantation des autochtones. Ils voient dans cette décision l’impossibilité de revenir dans leur pays dans la mesure où toute activité de pêche, qui constitue leur principale ressource, sera interdite. D’un point de vue conservateur cependant, la protection de cette région permettra d’éviter la pêche commerciale ainsi que l’exploitation minière sous-marine.

Prise au cours de l’année internationale de la biodiversité, cette décision permet de renforcer la position du Royaume-Uni en termes de protection environnementale, non seulement autour du territoire britannique de l’océan Indien, mais également à l’échelle internationale.

Source : BE Royaume-Uni numéro 103 (7/05/2010) – Ambassade de France au Royaume-Uni / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/063/63275.htm