La couleur des océans pourrait changer d’ici la fin du siècle !

10/04/2019
Image satellite d'une efflorescence algale © Norman Kuring, NASA’s Ocean Color Group

En imaginant une augmentation des températures jusqu’à 3°C, il semblerait que d’ici 2100, plus de 50 % des surfaces océaniques auront changé de couleur en raison du réchauffement climatique !

Pour être plus précis, le bleu et le vert des océans devraient prendre des nuances plus ou moins intenses selon les régions océaniques :

  • Les régions subtropicales seront plus bleues qu’aujourd’hui en raison de la baisse des populations de phytoplancton.
  • À l’inverse, les régions Arctique et Antarctique apparaîtront plus vertes en raison d’une activité phytoplanctonique plus intense : la hausse des températures y favorisant le développement de ces micro-organismes.

L’équipe de chercheurs anglo-américaine (MIT, Université de Californie, Université de Southampton) estime que même si cela ne sera pas visible à l’oeil nu, cela pourrait être très grave. C’est ce qu’explique l’une des responsables de cette étude, Stephanie Dutkiewicz (MIT)

« Différents types de phytoplancton absorbent différemment la lumière, et si les changements climatiques déplacent une communauté de phytoplancton vers une autre, cela changera également les types de réseaux alimentaires qu’ils peuvent supporter ».


Mais pourquoi la mer est-elle bleue ?

La mer nous apparait bleue car les molécules d’eau absorbent à elles seules presque toutes les longueurs d’onde de la lumière solaire, à l’exception de la partie bleue du spectre, qui est réfléchie.

Certains micro-organismes qui peuplent l’océan, comme le phytoplancton, contiennent un pigment vert, la chlorophylle. Ce pigment absorbe davantage les parties bleues que les parties vertes du spectre.

Ainsi, lorsqu’il y a beaucoup de phytoplancton (donc de chlorophylle), la surface de l’océan nous apparaît avec une teinte plus verte.

L’équipe de chercheurs anglo-américaine estime qu’il est difficile de distinguer les variations de chlorophylle dues à un phénomène naturel (comme un épisode d’El Niño), ou celles consécutives au réchauffement climatique.

Ils ont donc mis au point un modèle informatique prenant en compte différents critères, comme l’évolution même du phytoplancton, les courants océaniques et surtout les longueurs d’onde spécifiques de la lumière absorbée et réfléchie par l’océan, en fonction de la quantité de phytoplancton dans une région donnée.

Cette étude du MIT, de l’Université de Californie et de l’Université de Southampton, a été publiée en février 2019, dans la revue américaine Nature Communications.