…sur les océans. Cabillauds, saumons, anguilles et autres poissons natifs des eaux froides pourraient se raréfier dans les eaux irlandaises, pas nécessairement pour cause de surpêche, de pollution ou de destruction de leur habitat.
Une étude de chercheurs à Galway, Mayo et Maynooth, suggère que des changements à longs termes de la température et de la salinité des eaux irlandaises, dûs aux changements climatiques, pourraient forcer des espèces, telles que celles mentionnées ci-dessus, à aller en eaux plus profondes et plus froides et être remplacées par des espèces d’eaux plus chaudes, telles que le bar ou le boarfish (poisson d’Asie-Pacifique).
Le Marine Institute de Galway a étudié les données océanographiques et celles des poissonneries maritimes, l’université de Galway (NUI Galway) a plus particulièrement analysé le phénomène d’acidification des océans, l’université de Maynooth (NUI Maynooth), quant à elle, a examiné les informations de la circonscription du Burrishoole (Comté Mayo) à l’ouest de l’Irlande et les effets de changement de climat sur les flux migratoires des poissons.
Quelques tendances, repérées dans les données obtenues, sont inquiétantes. Les eaux de l’Océan Atlantique s’élèvent et s’abaissent en température suivant un cycle de 50 à 58 ans, suivant un phénomène appelé « oscillations multidécennales atlantiques » (AMO – Atlantic Multidecadal Oscillation). En ce moment, l’Atlantique est dans une phase chaude qui implique une augmentation de température de sa surface autour de l’Irlande, pour encore 15 à 30 ans, mais ce cycle présente aussi une température d’un demi degré plus élevée que lors du précédent, d’après les relevés de températures de l’observatoire de Malin Head dans le Donegal au nord de l’Irlande. Il est clair que les eaux entourant l’Irlande deviennent plus chaudes, en plus de l’oscillation des températures naturelles. La quantité de sel dans l’eau de mer autour de l’Irlande augmente également. Ces changements de conditions, une mer plus chaude et plus salée, se rapprochent des conditions de la Mer Méditerranée plutôt que de l’Océan Atlantique. Cela va entraîner un changement graduel mais profond des animaux marins et des plantes.
Ainsi, les enregistrements annuels du Marine Institute des stocks de poissons commerciaux montrent un déclin graduel des espèces d’eaux froides, comme la morue, et un accroissement des espèces d’eaux plus chaudes, telles que la roussette (saumonette), le tacaud (poisson de la manche) et même le boarfish.
Ce type de changement est un inconvénient pour l’industrie de la pêche, mais celle-ci peut s’adapter avec le temps à pêcher d’autres espèces de poissons. Le plus inquiétant est la théorie globale d’acidification des mers par le dioxyde de carbone, si sa présence dans l’atmosphère augmente. Les conséquences de ce type de changements sont encore en cours d’étude, ils pourraient profondément modifier la faune et la flore marine.
Photo : paysage irlandais (http://www.sxc.hu/)
Source : BE Irlande numéro 32 (4/12/2008) – Ambassade de France en Irlande / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/56873.htm