Exploration du Courant de Humboldt au large du Pérou grâce à un planeur sous-marin

16/04/2010

Au large du Pérou, le système de courant de Humboldt se caractérise principalement par la présence de remontées en surface d’eau froide profonde (« upwelling ») le long des côtes qui conduisent à une incroyable productivité biologique et qui sont déterminantes pour le climat local et global ; de différents courants océaniques en surface et en profondeur qui transportent des eaux aussi bien d’origine équatoriale que subantarctique ; des tourbillons de méso-échelles (~100 km) qui, à l’instar des cyclones et anticyclones atmosphériques, jouent un rôle important sur l’environnement marin; d’une zone profonde où les concentrations en oxygène dissous sont extrêmement faibles et qui a des implications biologiques et climatiques importantes.
L’ensemble de ces 4 grandes caractéristiques est également soumis à de fortes variations temporelles sur des échelles allant de quelques jours à plusieurs années.

Malgré son importance climatique, biologique et socio-économique la partie Nord du Système de Courant de Humboldt reste relativement peu observée.
Afin de mieux comprendre la dynamique océanique dans les cellules d’upwelling le long des côtes péruviennes et notamment à toute petite échelle spatiale (quelques km), des scientifiques de l’Institut de recherche pour le développement(IRD)et de l’IMARPE (Institut océanographique péruvien), vont déployer, pour la 2ème fois au large du Pérou, mais pour une mission de plusieurs mois, un planeur sous-marin autonome.
Cet engin, qui mesure environ 2 mètres de long pour un diamètre de 20 cm et qui a un poids de 50 kg dans l’air et de 200 g dans l’eau, se déplace verticalement et horizontalement dans l’océan en changeant sa flottabilité. Equipé de différents capteurs, il permet ainsi de collecter de cruciales informations physiques et biogéochimiques (température, salinité, oxygène dissous, chlorophylle, etc.) entre la surface et 1000 mètres de profondeur.
L’optimisation de son système de propulsion lui permet de « voler » dans l’océan durant plusieurs mois durant lesquels il peut couvrir quelques milliers de kilomètres.
Toutes les 6 heures, le planeur remonte en surface afin d’émettre par satellite l’ensemble des informations collectées durant sa dernière immersion. A leur tour, les scientifiques qui pilotent cet engin à distance et le suivent, en permanence, jour et nuit, depuis leurs laboratoires en France et au Pérou, peuvent lui renvoyer de nouveaux ordres de missions (changement de direction, de profondeur d’immersion, de paramètres mesurés, etc.).
Immergé le 10 avril dernier, « Néarque » (du nom d’un célèbre compagnon d’Alexandre le Grand) « plane » au service d’océanographes français et péruviens afin d’étudier la plus intense cellule d’upwelling du Pérou au large de Pisco.

Source : BE Pérou numéro 7 (31/03/2010) – Ambassade de France au Pérou / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/62876.htm