Exploitation des ressources minières sous-marines : quels impacts ?

25/07/2014
Source hydrothermale sur le site Ashadze, dorsale médio-atlantique © Ifremer/Victor 6000/Serpentine

Situé à 1700 mètres de profondeur, dans les eaux territoriales de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le gisement de sulfures hydrothermaux Solwara 1, riche en cuivre, or et argent va prochainement entrer dans une phase d’exploitation.

En effet, la société canadienne Nautilus Minerals est en train de finaliser l’assemblage des bateaux et machines qui vont lui permettre d’exploiter pour la première fois au monde un gisement de sulfures hydrothermaux.

L’entreprise de Vancouver a ainsi défini un système d’exploitation composé de plusieurs éléments :

  • des engins miniers sur le fond,
  • un système de riser et de pompage permettant de remonter le minerai,
  • un navire de production permettant de prétraiter le minerai avant envoi à terre.

Le système comprenant la station de pompage et le riser est constitué d’une grande pompe et d’un conduit rigide suspendus à un navire. Ce système permet de délivrer la boue minéralisée à la surface.

Le navire de production (PSV) récupère le minerai et, par des procédés classiques, déshydrate la boue minéralisée. Le matériau ainsi obtenu est ensuite transféré sur une barge de transport amarrée au navire. L’eau de mer est renvoyée vers le fond à travers le riser et permet d’alimenter en énergie hydraulique la pompe RALS.

Les chercheurs de l’Ifremer et du CNRS qui viennent de publier un rapport sur les impacts environnementaux de l’exploitation des ressources minérales marines profondes expliquent dans leurs conclusions, que pour l’instant l’Homme connaît de façon très partielle ces écosystèmes particuliers.

Sans être opposés à l’exploitation, les chercheurs mettent donc l’accent sur des risques liés à cette activité dont il faudrait tenir compte pour éviter des dommages irréversibles.

Nous n’avons pu avoir accès qu’à très peu d’études produites par les industriels sur les techniques d’exploitation envisagées et, dans ce contexte, les conséquences environnementales sont difficilement prévisibles sans la connaissance précise des technologies mises en œuvre, précise Sylvain Lamare (CNRS, un des auteurs du rapport).

A lire dans le Journal du CNRS : Exploiter les profondeurs de l’océan https://lejournal.cnrs.fr/articles/exploiter-les-profondeurs-de-locean